Primaire à droite : l'UDI va refuser "massivement" de participer selon Lagarde
Ils sont partis pour rester (à distance). Jean-Christophe Lagarde "ne doute pas que les militants de l'UDI souhaiteront massivement ne pas participer à la primaire" de la droite, a-t-il déclaré ce dimanche 20 au matin sur France Info. Les adhérents du parti, appelés à voter sur la question de mardi 15 à samedi 19 dans le cadre d'un congrès, valideraient ainsi la position de leur président qui répète à l'envie qu'il ne veut pas payer les pots cassés du "bordel" qui règne chez l'allié LR.
"Je ne doute pas, au vu des réactions, des retours que j'ai eus de militants, de cadres, d'élus, que massivement les militants, les adhérents de l'UDI souhaiteront ne pas participer à la primaire des Républicains", a ainsi martelé le patron de l'UDI ce dimanche matin. Soupçonné de ne pas vouloir participer à la primaire pour éviter l'humiliation d'un petit score, qui le placerait également en position de faiblesse pour négocier les investitures aux législatives devant suivre la présidentielle, Jean-Christophe Lagarde a préférer évoquer les problématiques de base idéologique commune avec LR.
"Ce n'est pas un casting, la vraie question ce n'est pas qui on va choisir, la vraie question c'est comment on construit une nouvelle majorité et pour l'instant il n'a pas été possible de discuter avec Les Républicains de la façon dont on devait construire cette majorité", a-t-il ainsi avancé. Le président de l'UDI a en effet soulevé ce point dans un courrier envoyé à son homologue LR Nicolas Sarkozy début janvier et resté sans réponse. "Nous aurions souhaité débattre sur beaucoup de sujets comme le refus d'alliance avec le FN, sur le fait que nous avons nos différences et qu'il faudra les assumer. Et puis mettre des priorités", a-t-il ainsi souligné.
Peine perdue, a regretté Lagarde ce dimanche matin, les ténors de LR étant pour la plupart candidat à la primaire, déclaré ou en passe de l'être, le parti est embourbé dans les luttes de clans. Alain Juppé, François Fillon ou encore Bruno Le Maire tiennent ainsi mordicus à ce que ce soit le candidat désigné pour la présidentielle qui définisse la ligne, ainsi qu'un accord de gouvernement avec l'allié centriste.
"On ne peut pas nous donner le choix entre l'effacement et l'éclatement", a ainsi regretté un Jean-Christophe Lagarde déjà confronté à des divisions. Son vice-président Yves Jégo a ainsi déclaré à FranceSoir soutenir Bruno Le Maire pour la primaire (le seul dit-il "qui a la dimension d'être l'homme qui pourra moderniser la France, l'adapter au XXIe siècle"). Tandis que Charles de Courson, trésorier du puissant Nouveau Centre, a lui choisi "à titre personnel" Alain Juppé...
Ne pas participer au scrutin pré-présidentiel et négocier avec le champion désigné, une option que n'écarte pas Lagarde, simplifierait ainsi bien des choses. Tout en évitant à l'UDI de porter la responsabilité de la division de la droite (et d'aller à l'abattoir) en présentant un candidat en 2017.
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