Primaire à gauche : le débat du second tour, un piège à déjouer pour Valls comme Hamon

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 25 janvier 2017 - 08:23
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Benoît Hamon et Manuel Valls
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Les coups pleuvent dans ce second tour, au risque de donner une mauvaise image au vainqueur de la primaire de la gauche.
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Le débat du second tour de la primaire de la gauche a lieu ce mercredi soir. Manuel Valls, qui tente de rattraper son retard par une campagne "totale", devrait y poursuivre sa vaste offensive contre un Benoît Hamon favori . Avec le risque qu'un débat trop houleux ne fragilise le candidat du PS à la présidentielle, quel qu'il soit.

Benoît Hamon, nouveau favori, et Manuel Valls, qui a déclenché une rude "campagne totale" contre son rival, se retrouvent ce mercredi 25 au soir pour l'unique débat télévisé avant le second tour de la primaire socialiste, qui s'annonce sans merci.

A partir de 21h, sur TF1, France 2 et France Inter, les deux candidats seront interrogés par les journalistes Gilles Bouleau, David Pujadas et Alexandra Bensaid. Ils auront deux minutes par réponse et pourront répliquer s'ils sont interpellés.

Trois thèmes sont au programme: le travail, avec notamment le revenu universel qui a polarisé le débat de cette primaire; l'environnement et la transition énergétique; et la sécurité, le terrorisme et l'international.

Dès l'annonce de sa décevante deuxième place dimanche 22 au soir, Manuel Valls (31,6%) est passé à l'offensive contre Benoît Hamon (35,2%). Il le considère comme le candidat des "promesses irréalisables" et l'accuse de lancer le "sable des illusions", ce qui le prédestine, selon lui, à une "défaite assurée" à la présidentielle.

Après avoir fait feu lundi sur le revenu universel de l'ancien ministre de l'Education, l'ex-Premier ministre a attaqué son adversaire sur sa position en matière de laïcité. Il la juge "ambigüe" face à l'islamisme radical.

Les lieutenants vallsistes ont pris moins de gants, tel le député de l'Essonne Malek Boutih. Celui-ci accuse son collègue des Yvelines, élu de Trappes, ville frappée par les nombreux départs de djihadistes, d'être "en résonance avec une frange islamo-gauchiste".

Dans ce qu'Olivier Dussopt, porte-parole de Manuel Valls, a baptisé la "campagne totale", ces coups portés à la camaraderie socialiste suscitent l'enthousiasme de la bataille chez certains. Beaucoup de militants en revanche manifestent leur inquiétude et en appellent au calme.

"Les vallsistes mènent une politique de la terre brûlée. Ils cognent comme des sourds pour mobiliser un maximum, mais cela ressemble à une attitude de mauvais perdants", a dit mardi un soutien d'Arnaud Montebourg, rallié à Benoît Hamon et dont les électeurs seront décisifs au deuxième tour. "Le débat d'idées, le débat sur la clarification, ce n'est pas le pays des bisounours, hein. On ne joue pas dans une cours de récréation", réplique le député pro-Valls Philippe Doucet.

Côté Hamon, on banalise l'offensive. "Tout ce qui est excessif devient vite insignifiant. Je pense qu'on est là très loin au-delà de l'excessif, donc on doit être aussi très loin au-delà de l'insignifiant", dit son directeur de campagne, le député Mathieu Hanotin. "Ils ne vont pas se crêper le chignon, ça ferait le jeu de Macron et Mélenchon", espère le sénateur Luc Carvounas, proche de M. Valls.

Partis ensemble au sein des jeunes rocardiens, après 30 ans à naviguer dans l'appareil socialiste, Benoît Hamon et Manuel Valls se retrouveront dans le décor aux tons rose-rouge du studio de la Plaine-Saint-Denis, près de Paris.

L'identité du vainqueur de cette primaire, dont la participation a été jugée assez moyenne (1,6 million de votants au premier tour) aura aussi d'importantes conséquences sur les rapports de force entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Et sans doute sur l'avenir du PS et son positionnement futur.

S'ils gagnent la primaire, Hamon et Valls ont chacun écarté mardi l'hypothèse d'un désistement pour un autre candidat. Les quelque 300 parlementaires "légitimistes", qui ont soutenu la ligne Hollande-Valls jusqu'au terme du quinquennat, se rangeront-ils derrière Benoît Hamon s'il l'emporte, ou préfèreront-ils rallier M. Macron?

Bernard Cazeneuve, insistant mardi sur l'appel à la mobilisation, déterminante pour éviter une candidature socialiste sans élan, a semblé défendre Manuel Valls. "On ne peut pas gagner l'élection présidentielle si on n'est pas ardemment dans la défense" du quinquennat, a-t-il dit.

Abstentionniste au premier tour pour cause de déplacement en Amérique du sud, François Hollande ne votera pas non plus au second, selon son entourage.

Les trois premiers débats de la primaire ont été suivis respectivement par 3,8 millions, 1,7 million et 3,1 millions de téléspectateurs.

Lors de la primaire de droite, c'est le quatrième et dernier débat, Juppé-Fillon, qui avait été le plus suivi, réunissant 8,5 millions téléspectateurs.

 

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