Primaire à gauche : les candidats se divisent sur le revenu universel

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 janvier 2017 - 12:33
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Benoît Hamon est le principal défenseur de la mesure.
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Le revenu universel est un gros point de clivage dans la campagne de la primaire de la gauche. Si Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon se positionnent contre, Benoît Hamon –en pleine hausse dans les sondages– en est un fervent défenseur.

Réponse à la raréfaction du travail et outil de liberté pour les uns, "irréalisable" pour les autres, le revenu universel divise les candidats à la primaire du PS et suscite la méfiance des associations de solidarité.

Proposition phare de Benoît Hamon, cette idée est également défendue par Jean-Luc Bennahmias au sein de la primaire du PS et de ses alliés.

Benoît Hamon voit dans le revenu universel une réponse à la "raréfaction probable du travail liée à la révolution numérique" mais aussi la possibilité de choisir son temps de travail pour "s'épanouir dans d'autres activités que l'emploi".

En revanche, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Manuel Valls y sont opposés, pour des raisons budgétaires mais aussi sur le fond.

"Je crois à la société du travail, parce que c'est l'outil de la dignité du citoyen", souligne Arnaud Montebourg tandis que pour son soutien Christian Paul, le revenu universel serait "une façon d'accepter le chômage de masse".

"Je veux une solidarité qui inclut, pas qui exclut: +je te donne de l'argent, tu restes chez toi et je me sens quitte+, c'est ça le revenu minimum d'existence", objecte également Vincent Peillon.

Plutôt qu'un revenu universel versé à tous sans condition de ressources, "de l'ouvrier jusqu'à Liliane Bettencourt", Manuel Valls préfère pour sa part un "revenu décent" d'environ 800 euros par mois réservé aux plus modestes.

Défendu par des courants de pensée très divers, le revenu universel prend de multiples formes. Selon son montant (de 500 à 1.000 euros selon les projets), il s'ajoute aux prestations sociales ou les remplace (allocations familiales, aides au logement ...).

Chez des libéraux comme le groupe de réflexion Generationlibre, il est financé par une refonte de l'impôt sur le revenu, qui remplace la progressivité par un taux unique, dès le premier euro gagné.

Son coût est évalué à au moins 300 milliards d'euros par Benoît Hamon pour un revenu porté progressivement à 750 euros par mois pour les majeurs. "L'équivalent de la totalité du budget de l'Etat", souligne Arnaud Montebourg, qui juge ce projet "irréalisable".

Afin de rendre le revenu universel supportable pour les dépenses publiques, Benoît Hamon propose de le réaliser progressivement. Il évalue la première étape à 45 milliards d'euros et propose de la financer par un impôt unique sur le patrimoine, mettant davantage à contribution les plus aisés.

Dans ce premier temps, le RSA serait revalorisé à 600 euros (contre 535) et distribué automatiquement, car actuellement un tiers des gens qui y ont droit ne le demandent pas; le revenu universel serait attribué aux 18-25 ans pour "favoriser leur insertion sociale et professionnelle".

Ensuite viendrait la "généralisation" du revenu universel. "Il faudra alors voir, en fonction des expérimentations et de ce qu'on aura fait pour les jeunes, si cette allocation (...) sera accordée sous condition de ressources - moins de 2.000 euros - ou pas", a précisé l'ancien ministre de l'Education dans Libération.

Les associations de solidarité se montrent réticentes, craignant un revenu universel qui serait versé "pour solde de tout compte".

"En mettant tout le monde au même niveau, on nie le fait que certains ont besoin non seulement d'un revenu mais en même temps d'un accompagnement" vers l'insertion, souligne auprès de l'AFP François Soulage, président du collectif Alerte.

Florent Gueguen, de la Fnars, redoute un revenu universel qui serait financé par un "démantèlement de la protection sociale". Les prestations sociales mais aussi "l'assurance-chômage et une partie de l'assurance-maladie" seraient menacées, estime-t-il.

Pour lutter contre la pauvreté, ces associations préfèrent une réforme des minima sociaux (fusion, revalorisation, versement automatique) et leur ouverture aux jeunes, qui actuellement n'ont droit au RSA que sous des conditions très restrictives.

8,8 millions de personnes, soit 14,1% de la population, vivaient sous le seuil de pauvreté de 1.008 euros par mois en 2015, selon l'Insee.

 

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