Prison à vie : Valls se dit ouvert à la perpétuité "effective" pour les terroristes
Manuel Valls a déclaré ce mardi 22 à l'Assemblée, en réponse à une question de Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) sur la perpétuité effective pour les auteurs d'actes terroristes, n'avoir "aucun problème à examiner" des mesures proposées par la droite si elles sont "efficaces" et respectent "notre Etat de droit" et "nos valeurs".
Notant que Salah Abdeslam "sera sans doute condamné à la perpétuité, avec une peine de sûreté de 18 à 22 ans" et "pourra donc, alors qu'il n'aura pas encore 50 ans, demander un aménagement de peine", la candidate à la primaire à droite a demandé au Premier ministre: "Accepterez-vous de considérer une perpétuité effective et irrévocable, c’est-à-dire sans possibilité de mettre fin à la période de sûreté?". Celle-ci ne devrait de toute façon pas pouvoir être appliquée dans le cas du terroriste du 13 novembre, puisqu'elle serait postérieure à la commission de ses actes.
Après avoir insisté sur la lutte gouvernementale contre le terrorisme depuis 2012, avec "deux lois antiterroristes, deux lois sur le renseignement", "la mis(e) en marche de la loi sur la procédure pénale", "l'état d'urgence", Manuel Valls a répondu à la députée: "Je souhaite qu'ensemble, aujourd'hui comme demain, nous puissions avancer, y compris sur des mesures comme celle que vous proposez".
"Nous n'avons aucun problème à examiner toutes les mesures qui soient efficaces, dans le cadre de notre Etat de droit, dans le respect évidemment de nos valeurs", a ajouté M. Valls, glissant que des mesures contenues dans la proposition LR des sénateurs Michel Mercier et Philippe Bas avaient été prises en compte dans des textes gouvernementaux.
Début mars, l'Assemblée a également voté dans le projet de réforme pénale, via un amendement LR sous-amendé par le gouvernement, la possibilité pour une cour d'assises de prononcer une "perpétuité dite incompressible" pour les auteurs de crimes terroristes (soit période de sûreté jusqu'à 30 ans contre 22 actuellement, soit impossibilité de tout aménagement de peine).
Face au terrorisme, au-delà de "l'efficacité des forces de sécurité, de nos armées, de la justice et de la lutte contre la radicalisation", Manuel Valls a aussi jugé que "les symboles ont de l'importance", dans une allusion à la déchéance de nationalité, réécrite par la majorité de droite au Sénat dans la révision constitutionnelle, ce mardi.
Plus tôt, le chef de file des députés Les Républicains, Christian Jacob avait assuré que son groupe serait "aux côtés du gouvernement pour mettre en œuvre des mesures d’extrême fermeté", appelant "des actes forts sur le contrôle des frontières, sur la surveillance et la mise hors d’état de nuire des individus en retour du djihad, sur l’assignation à résidence des fichés S, sur l’isolement des détenus islamistes en prison".
"Les Français comprennent bien que le risque zéro n’existe pas. Ce qu’ils ne comprendraient pas, c’est notre faiblesse, nos atermoiements, nos débats philosophiques alors que nous sommes en guerre", selon lui.
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