SNCF : les déclarations d'Elisabeth Borne trop "caviardées" par Matignon
Matignon semble particulièrement sévère quant à la communication de ses ministres, allant jusqu'à réécrire à l'outrance certaines interviews. Une pratique qui s'est notamment illustrée dans le cadre de la réforme -conflictuelle- de la SNCF.
Les réponses aux Echos de la ministre des Transports Elisabeth Borne ont ainsi été tellement "caviardées" par les services du Premier ministre que le journal a décidé de purement et simplement refuser de publier cette version aseptisée.
Et de noter au détour d'un vaste article consacré à la SNCF et publié lundi 2 que ces déclarations étaient pourtant "prudentes", et venait d'une Elisabeth Borne qui"connaît par cœur son sujet pour avoir dirigé la stratégie de la SNCF". Mais le risque avec ceux qui viennent du terrain et non des milieux politiques serait qu'ils se laissent aller à faire des déclarations qui n'arrangeraient pas le gouvernement.
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Ainsi, rapporte Les Echos, "à Matignon, la volonté de contrôle sur cette ministre «technique» peut être vexatoire. Une interview, pourtant prudente, de cette dernière a été tellement réécrite par les services du Premier ministre que Les Echos refusent de la publier le 13 mars".
La relecture et la correction de certains points techniques par l'interviewé(e) et ses supérieurs est un exercice courant dans la relation entre journalistes et politiques. Mais il peut arriver que la relecture devienne de la réécriture.
Marianne rappelle ainsi un édito du Rédacteur-en-chef de La Voix du Nord Patrick Jankielewicz paru en janvier. Celui-ci se désolait qu'en la matière, "l'avènement d’une nouvelle classe politique, plus jeune et plus moderne, n’a pas détérioré les choses mais ne les a pas améliorées non plus (...)Dernièrement, on nous a renvoyé un texte totalement «caviardé», coupant des réponses qui avaient été faites et ajoutant des questions qui n’avaient pas été posées".
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