Réforme du droit du travail : Myriam El Khomri dénonce "une confusion orchestrée"
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a dénoncé ce mardi 23 février à Rungis (Val-de-Marne) "une confusion orchestrée" et des "manipulations" autour de son projet de réforme du code du travail, très critiqué à gauche et par les syndicats. "Quand je vois que ma loi permet de travailler 60 heures par semaine, c'est faux. Quand je vois que ma loi permet de ne pas payer les astreintes, c'est faux. Il me semble que la confusion orchestrée ici ou là ne permet pas d'avoir un débat utile pour notre démocratie", a estimé la ministre. Cette dernière, accompagnée du ministre des Finances Michel Sapin, s'exprimait à l'occasion d'une visite de chantier de logements qui s'est achevée par la signature d'une convention nationale de lutte contre le travail illégal et les fraudes au détachement dans le secteur du BTP.
"Il faut bien sûr que nous continuions à convaincre, à expliquer les choses, (...) mais aussi faire attention aux manipulations qui font que des choses, parfois, ne représentent pas le texte que je présente", a insisté Myriam El Khomri, qui a dit comprendre les "questionnements" car "la réforme est d'ampleur". "C'est une loi pour la démocratie sociale. Elle vise à élargir l'objet des négociations, et quand il n'y a pas d'accord, c'est le droit actuel qui s'applique", a insisté plusieurs fois la ministre.
De son côté, Michel Sapin, a reconnu que cette "belle réforme" touchait "à beaucoup de dispositions" et nécessitait donc "explications et clarté". Il a également jugé "légitime" la réunion intersyndicale qui doit se tenir mardi à l'initiative de la CGT, sans vouloir "préjuger des positions des uns et des autres".
Myriam El Khomri doit présenter son projet de réforme du code du travail, actuellement entre les mains du Conseil d'Etat, en conseil des ministres le 9 mars. Elle a appelé à "un maximum de débats" lors de l'arrivée du texte devant l'Assemblée nationale, le 4 avril. Le projet de loi prévoit notamment la primauté des accords d'entreprises en matière de temps de travail, la possibilité de référendums pour valider des accords minoritaires, une sécurisation juridique du licenciement économique pour les entreprises, des indemnités prud'homales plafonnées en cas de licenciement abusif et un recours facilité au forfait-jour dans les petites entreprises. Côté sécurisation des salariés, il crée le CPA pour attacher une série de droits sociaux (formation, pénibilité) à la personne et non au statut, et instaure un "droit à la déconnexion".
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