Remaniement : la tension monte à gauche

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 09 février 2016 - 21:47
Image
François Hollande et Manuels Valls à l'Elysée.
Crédits
©Philippe Wojazer/Reuters
François Hollande chercherait désespérément un nouveau ministre de l'Ecologie.
©Philippe Wojazer/Reuters
Alors qu'un remaniement devrait avoir lieu d'ici la fin de la semaine, l'incertitude demeure ce mardi sur les changements au sein de l'équipe gouvernementale. Dans le même temps, Martine Aubry vient d'assurer qu'elle ne souhaitait aucunement intégrer le gouvernement, contrairement à une information du "Parisien-Aujourd'hui en France".

La fébrilité monte à gauche dans l'attente d'un remaniement qui devrait intervenir d'ici la fin de la semaine, l'incertitude demeurant sur l'ampleur des changements au sein de l'équipe gouvernementale que François Hollande veut constituer pour tenter de remonter la pente d’ici 2017.

Signe de cette nervosité, Martine Aubry a sèchement démenti ce mardi une information du Parisien-Aujourd'hui en France, selon laquelle elle aurait "fait savoir discrètement à François Hollande" son intérêt pour le ministère des Affaires étrangères. "Quant à une rentrée au gouvernement, j'ai déjà dit, et je le redis, que je ne le souhaite pas", a affirmé la maire de Lille, accusant de façon à peine voilée le couple exécutif d'être à l'origine de "ce nouveau coup de billard à 12 bandes".

Les indices annonciateurs d'un remaniement d'ici la fin de la semaine, jeudi 11 ou vendredi 12, se multiplient, alors que l'Elysée a transmis ces derniers jours à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) une liste de noms, notamment pour des vérifications fiscales.

Selon une source parlementaire haut placée, le chef de l'Etat pourrait annoncer dès mercredi la désignation de Laurent Fabius comme nouveau président du Conseil constitutionnel. Une nomination qui signerait de fait le départ du ministre des Affaires étrangères du gouvernement et ouvrirait la voie au remaniement. Autre signe avant-coureur: le Premier ministre Manuel Valls a annulé sa participation a un Forum sur le Grand Paris jeudi "en raison de l'actualité gouvernementale" et renoncé à un déplacement à Stuttgart vendredi.

Les Français ont pour leur part déjà tranché. Plus de sept sur dix (71%) souhaitent un remaniement du gouvernement dans les prochaines semaines, selon un sondage Ifop publié lundi 8.

A l'Elysée, la discrétion reste de mise. L'objectif du président, c'est d'avoir "la meilleure équipe pour agir jusqu'à la fin de son mandat et c'est ce que les Français attendent", se contente d'affirmer un conseiller. Mais l'équation est difficile à résoudre pour François Hollande, toujours plombé par une impopularité record et une majorité dont les divisions ont été attisées par le départ fracassant de la Garde des Sceaux Christiane Taubira et le débat houleux sur la déchéance de nationalité."On est à un an de la campagne active pour 2017, la priorité pour François Hollande c'est de recoudre les morceaux, de rassembler l'ensemble de la famille socialiste", estime un proche du président.

L'impératif, c'est d'éviter "l'élimination" de Hollande dès le 1er tour en 2017, ajoute-il, alors que des rumeurs attribuées à des membres de l'entourage du président le voient déjà prêt à renoncer à sa candidature si cette hypothèse se confirmait. François Hollande a lui conditionné sa candidature à l'inversion de la courbe du chômage, qui pour l'heure culmine toujours à plus de 3,5 millions de demandeurs d'emplois.

Selon une source gouvernementale, "le carré régalien" (Hollande, Valls, Le Drian, Cazeneuve) devenu "le Pentagone régalien", avec l'arrivée de Jean-Jacques Urvoas à la Justice, ne devrait pas bouger dans le cadre de ce remaniement qui, ajoute-t-on, n'implique "pas de changement de ligne".

Au jeu des chaises musicales, parmi la pléthore de successeurs potentiels à Laurent Fabius, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal tient toujours la corde. Sa nomination à un poste régalien permettrait de restaurer la parité au sommet du gouvernement, mise à mal par la démission de Christiane Taubira. Mais l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault ou le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Matthias Fekl, tous deux germanophones et binational pour le second, sont également pressentis.

Après le refus de Nicolas Hulot, plusieurs hypothèses circulent quant au retour des écologistes, qui avaient quitté le gouvernement à l'arrivée de Manuel Valls en 2014. Selon un responsable socialiste, la secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse "a été contactée et semble y réfléchir". Son entrée au gouvernement conditionnerait, d'après un membre de l’exécutif, celles d'écologistes pro-gouvernement comme Barbara Pompili, François de Rugy ou Jean-Vincent Placé, qui ont tous trois quitté EELV en 2015.

Autre arbitrage à rendre: le portefeuille à attribuer au patron des Radicaux de gauche Jean-Michel Baylet, qui devrait logiquement entrer au gouvernement afin de compenser le départ de la ministre PRG du Logement Sylvia Pinel pour la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

 

À LIRE AUSSI

Image
Nicolas Hulot buste sérieux
Le non de Nicolas Hulot, mauvaise nouvelle pour Hollande, selon la presse
Le refus de Nicolas Hulot d'intégrer le gouvernement est une mauvaise nouvelle pour François Hollande, analyse le presse ce vendredi. "Dans la nature, Hulot pourrait v...
05 février 2016 - 11:34
Politique
Image
Quand Martine Aubry n'est pas d'accord avec les orientations politiques du gouvernement, elle le dit.
Martine Aubry ne "souhaite pas" entrer au gouvernement
Martine Aubry a démenti ce mardi l'information selon laquelle elle serait intéressée par le ministère des Affaires étrangères, réfutant ne serait-ce que vouloir entrer...
09 février 2016 - 12:04
Politique
Image
Emmanuel Valls et François Hollande.
Remaniement : Hollande cherche ministre de l'Ecologie et femmes désespérément
Le remaniement, c'est maintenant. Un nouveau casting qui, à un an de la prochaine présidentielle, s'annonce comme un casse-tête pour François Hollande et Manuel Valls ...
07 février 2016 - 17:30
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.