Salaire de Carlos Ghosn : Emmanuel Macron menace de légiférer
Le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a menacé de "légiférer" ce mardi 3 si le conseil d'administration de Renault, qui a maintenu la rémunération du PDG du groupe, Carlos Ghosn, malgré l'opposition des actionnaires, ne "tirait pas les conséquences" de cette décision. Il faut que "le conseil d'administration de Renault se réunisse à nouveau pour tirer les conséquences de ce vote", a déclaré le ministre en réponse à une question à l'Assemblée nationale. Il faut "en tirer toutes les conséquences dans les prochaines semaines, sans quoi nous serions conduits en effet à légiférer", a-t-il insisté.
L'assemblée générale des actionnaires de Renault, qui dispose depuis 2014 d'un vote consultatif sur le sujet, a rejeté vendredi à 54,12% la résolution portant sur la rémunération de Carlos Ghosn. Le conseil d'administration a cependant approuvé peu après le maintien de cette rémunération, à l'issue d'une réunion. Carlos Ghosn a perçu l'an dernier un total de 7,251 millions d'euros en tant que PDG du constructeur français, dont 1,737 million en numéraire.
Aussitôt le vote des actionnaires connu, le comité des rémunérations et le conseil d'administration se sont réunis hors la présence de Carlos Ghosn. Le conseil d'administration a ensuite annoncé avoir approuvé le maintien de cette rémunération pour 2015, tout en engageant une mission sur les "évolutions utiles" pour les années à venir. "Le conseil d'administration a chargé le comité des rémunérations de la mission d'examiner les évolutions utiles de la structure de rémunération pour les années 2016 et suivantes", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le conseil a appuyé sa décision sur la "qualité des résultats de l'année 2015, avec un chiffre d'affaires record de plus de 45 milliards d'euros, en hausse de 10,4%". Comme il l'avait fait l'an dernier, l'État, qui contrôle 19,74% de Renault mais détient 20% des droits de vote, a voté contre la résolution.
Le président du Medef Pierre Gattaz s'est déclaré lundi "gêné" par le passage "en force" du conseil d'administration de Renault. "Quand des actionnaires d'une entreprise disent non (...), je pense que passer en force aussi rapidement me gêne", a affirmé, sur BFM, M. Gattaz. "Je suis un peu choqué que l'on ait entériné aussi vite des conditions de rémunération", a-t-il ajouté, rappelant que l'accord Afep-Medef, qui a instauré un vote consultatif des actionnaires sur les salaires des patrons, prévoyait que le conseil d'administration attende "deux ou trois mois" pour se prononcer.
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