Sapin demande à l'OCDE d'ajouter le Panama à la liste des paradis fiscaux
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a appelé ce mercredi 6 les pays de l'OCDE à mettre le Panama sur la liste des paradis fiscaux, à l'instar de la France, assurant qu'il ne se laissait pas intimider par les menaces de représailles du pays latino-américain.
"Malheureusement le Panama est un peu trop habitué à faire des allers-retours, à faire le gentil, puis à faire le méchant. Ceci ne peut plus durer", a déclaré le ministre sur Europe-1, après avoir annoncé la veille que la France allait remettre ce pays sur la liste des paradis fiscaux à la suite des révélations des "Panama Papers".
"Il ne faut pas que l'on soit tout seuls. Il faut que ce soit un mouvement général. C'est pour ça que j'ai souhaité aussi que l'OCDE (...) se réunisse pour que la même décision (que la France) soit prise par l'ensemble des pays concernés", a insisté le ministre. "A ce moment-là, le Panama ne fera peur à personne", a-t-il assuré.
Interrogé sur les mesures de représailles économiques envisagées par le Panama contre la France, M. Sapin a répondu qu'il "n'était pas intimidé".
La France avait retiré le Panama de sa liste de territoires non coopératifs le 1er janvier 2012, après la signature d'une convention avec les autorités panaméennes sur la lutte contre l'évasion fiscale.
M. Sapin s'est, par ailleurs, entretenu mardi soir à Bercy avec le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, dont la banque a été mise en cause pour avoir créé de nombreuses sociétés offshore, dans le cadre des révélations dites des "Panama Papers".
"Je lui ai dit que je souhaitais que tout soit mis sur la table. J'ai exigé de connaître l'état actuel total de la situation, l'évolution de 2012 à 2015 et les raisons de l'ouverture éventuelle de nouveaux comptes offshore", a expliqué M. Sapin.
Le groupe Société Générale s'était défendu mardi des accusations d'évasion fiscale après avoir été mis en cause dans le dossier "Panama Papers" pour avoir créé 979 sociétés offshore via le cabinet panaméen Mossack Fonseca.
La banque a affirmé dans un communiqué que "quelques dizaines" de ces entités créées pour ses clients étaient encore actives et qu'elles étaient gérées de façon "totalement transparente".
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