Sarkozy et Hollande : alliés objectifs pour rejouer le match de la dernière présidentielle en 2017
L'art de se faire la courte échelle avec l'air de ne pas y toucher. Beaucoup, notamment dans leur entourage, le disent et les principaux intéressés semblent le prouver: François Hollande et Nicolas Sarkozy font tout pour pouvoir rejouer le match de 2012 lors de la prochaine élection présidentielle, dont le premier tour est dans un peu moins de huit mois. Le premier verrait ainsi en l'autre sa meilleure (la seule?) chance, tandis que le second semble surtout vouloir prendre sa revanche sur celui qu'il considère toujours comme un usurpateur.
Alors tous deux concentrent presque exclusivement leurs attaques, du moins celles à destination du "camp d'en face", contre leur meilleur ennemi attitré. Nicolas Sarkozy est ainsi intarissable sur l'"impuissance" de son rival face à la menace terroriste. "Je ne serai pas le président qui se contentera des commémorations et des lieux de mémoire. Je ne serai pas le président qui se cachera derrière l'immobilisme du droit pour mieux masquer son impuissance", a-t-il déclaré lundi 12 au soir en meeting à Provins (Seine-et-Marne). Il reste ainsi dans la droite ligne de sa campagne pour la primaire LR, débutée fin août avec la promesse de "restaurer l'autorité de l'Etat", sous-entendant qu'elle serait laminée.
Un angle d'attaque qui semble parfaitement convenir à François Hollande, qui répond en se concentrant lui aussi sur le terrorisme et "l'Etat de droit". "Je ne laisserai pas la France être abîmée, réduite, voir ses libertés mises en cause, son état de droit contesté, son éducation réduite et sa culture amputée", a répondu le président à la tribune de la salle Wagram de Paris, jeudi 8. Un argumentaire qui a par ailleurs le double bénéfice de cibler tout à la fois la droite et l'extrême droite, et de renvoyer les deux partis dos à dos comme s'y échine le PS depuis quelques mois en fustigeant le "programme commun" entre "droite extrême et extrême droite".
Surtout, les deux camps ont identifié cette thématique comme la plus porteuse. Qui de mieux qu'un ancien ou actuel chef d'Etat qui a mené des guerres (au Mali pour l'un, en Libye pour l'autre) pour venir à bout de Daech et donc sécuriser le territoire? Voilà la question que François Hollande et Nicolas Sarkozy veulent inscrire tout en haut de la liste des sujets de la prochaine présidentielle, pour ringardiser leurs challengers internes. Et écarter au passage une autre question beaucoup plus épineuse: quid de leurs bilans sur, au hasard, le chômage, les déficits, la croissance...?
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