Sarkozy : les dispositions européennes sur la double peine "doivent être adaptées"
Nicolas Sarkozy estime ce mercredi 27, au lendemain de l'assassinat d'un prêtre dans une église près de Rouen, que les dispositions européennes sur la double peine "doivent être adaptées", jugeant "indispensable" que tout étranger condamné à plus de cinq ans d'emprisonnement "soit expulsé systématiquement". Il est "indispensable d'expulser immédiatement tout étranger condamné pour terrorisme, ce que la réforme de la double peine en 2003 n'a jamais empêché", affirme l'ancien président dans un entretien publié mercredi sur le site du Monde. Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur lorsque les conditions d'application de la double peine pour les étrangers - condamnation à une peine et expulsion - avaient été modifiées, une réforme critiquée par l'extrême droite.
"Mais il faut aller plus loin", estime l'ancien chef de l'Etat, soulignant que "la situation sécuritaire n'a plus rien à voir". "En 2003, les conditions d'application de la double peine avaient été modifiées pour tenir compte des obligations européennes sur la vie familiale", justifie-t-il. "Aujourd'hui, ce sont ces dispositions européennes qui doivent être adaptées car il est indispensable que tout étranger condamné pour un crime ou un délit à une peine de plus de cinq ans d'emprisonnement soit expulsé systématiquement", estime-t-il. "On constate aujourd'hui qu'il y a un lien incontestable entre la délinquance de droit commun et le terrorisme. La plupart des terroristes avaient un passé de délinquant. Et la fourniture d'armes et le soutien logistique se nourrissent de la délinquance de droit commun", analyse-t-il.
"Adapter l'Etat de droit ne veut pas dire le remettre en cause. Nous ne pouvons rester dans le cadre actuel face à une situation exceptionnelle qui a vocation à durer", plaide le président des Républicains. Nicolas Sarkozy estime également que les attentats de janvier 2015 ont "sidéré" la gauche qui aujourd'hui est "tétanisée" et "se refuse à vraiment faire bouger les lignes de droit pour l'adapter à l’ampleur de la menace". "La violence et la barbarie ont sidéré une partie de la gauche française en janvier 2015. Tous ses repères se sont évanouis et elle s'est accrochée à un discours qui ne correspond plus à la réalité", dénonce l'ancien chef d'Etat au lendemain de l'attentat qui a visé une église près de Rouen mardi.
"Elle a continué à appliquer le désarmement pénal mis en place par (l’ancienne ministre de la Justice) Christiane Taubira, alors même que nous avions besoin de plus de sévérité dans l'application des peines", accuse-t-il. "Tous ces principes se retrouvent balayés par la réalité et la gauche est tétanisée. Et aujourd’hui, elle se refuse à vraiment faire bouger les lignes de droit pour l'adapter à l'ampleur de la menace". Le président des Républicains, quasi-candidat à la primaire de droite pour 2017, plaide à nouveau pour "un autre degré de riposte", rappelant que "depuis 2015, il y a eu huit attentats qui ont fait 236 victimes". "Est-ce que tout a été fait depuis dix-huit mois? La réponse est clairement non".
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