Sarkozy lève le faux suspense en annonçant sa candidature
Le (faux) suspense est levé: Nicolas Sarkozy a annoncé lundi sa candidature à la primaire de la droite en vue de 2017 dans un nouveau livre, Tout pour la France, qu'il espère être le "point de départ" vers la reconquête de l’Élysée.
"J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. La France exige qu’on lui donne tout. J’ai senti que j’avais la force pour mener ce combat à un moment si tourmenté de notre histoire", écrit celui qui rêve d'être le premier ancien chef de l’État à reconquérir la présidence de la République après une défaite.
Le président du parti Les Républicains, revenu en politique à l'automne 2014 pour reprendre le parti UMP -alors plombé par une dette abyssale et l'affaire Bygmalion- quitte mécaniquement la présidence du parti comme prévu par le processus de la primaire.
Il avait jusqu'au 25 août pour démissionner et ses rivaux n'avaient d'ailleurs pas manqué depuis le début de l'été de le presser à officiellement candidater, l'accusant de mélange des genres. Laurent Wauquiez, le très droitier président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, devrait prendre le relais à la tête du parti. Il effectuera son premier meeting de campagne jeudi à Chateaurenard (Bouches-du-Rhône).
Dans le prologue de ce livre, Nicolas Sarkozy assure de sa loyauté envers ce processus de primaire (20 et 27 novembre), exercice inédit à droite: "Je participerai à la primaire de la droite et du centre. J'en respecterai chacune des règles. C'est pourquoi à compter de ce jour, je quitte la présidence des Républicains".
Dans ce nouveau livre, publié mercredi chez Plon, il développe ses thèmes de campagne: "vérité", "compétitivité", "autorité", "liberté". Mais c'est surtout le thème de "l'identité", dans un contexte de menace djihadiste, qu'il devrait développer dans les prochaines semaines.
Ce livre est le point de départ -NS #ToutpourlaFrance pic.twitter.com/22pIXvfWq5
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 22 août 2016
"Comment faire de l’identité de la France notre premier combat pour défendre notre mode de vie et sans jamais avoir la tentation de nous couper du reste du monde?", écrit l'ancien ministre de l'Intérieur sur le quatrième de couverture. Il rêve ainsi de se démarquer de "l'identité heureuse" vantée par son plus sérieux rival, Alain Juppé, maire de Bordeaux.
M. Sarkozy, qui avait diminué les postes de policiers et de militaires pendant son quinquennat, veut aussi développer la thématique de "l’autorité". "Peut-elle exister dans une société où la loi de la République ne s’applique plus dans de nombreux quartiers, où l’autorité du maître à l’école n’a jamais été autant remise en cause, où des minorités gagnent leur chantage contre le pouvoir en place, où l’État s’affaiblit jour après jour?", fait-il valoir.
En ce jour de rentrée gouvernementale, l'ancien chef de l’État devient donc candidat avec un challenge de taille après avoir échoué en 2012 face à François Hollande. Pour l'instant, son principal rival, M. Juppé reste favori des sondages, devant lui, puis Bruno Le Maire et François Fillon.
La liste officielle des candidats validée par la Haute-Autorité sera publié le 21 septembre. Il est à ce jour le 13e candidat à la candidature.
Autre inconnue qui pourrait parasiter sa campagne: la justice. L'ancien chef de l’État reste en effet mis en examen pour corruption et trafic d'influence dans l'enquête dite des "écoutes" et pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans le dossier Bygmalion. Dans ces deux affaires judiciaires, il risque un renvoi en procès à des dates indéterminées. L'ancien chef de l’État peut compter sur le soutien de ses anciens partisans comme Christian Estrosi, ou Christian Jacob, patron des députés LR, ancien proche de Jean-François Copé, lui aussi candidat à la primaire.
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