Sens commun prêt à un rapprochement avec Marion Maréchal-Le Pen, son fondateur dénonce une "faute politique"
La Manif pour tous se rapprocherait-elle du Front national? Les déclarations début octobre du président de Sens commun, émanation politique du mouvement, ont créé le trouble, y compris en son sein. Christophe Billan s'est en effet dit prêt à un rapprochement avec Marion Maréchal-Le Pen dans un entretien au magazine revendiqué à droite L'Incorrect.
"Si Marion Maréchal-Le Pen vient demain avec ses idées, rejoindre une plateforme, cela ne me posera aucun problème", a-t-il déclaré. Un virage à droite pour Sens commun qui avait soutenu François Fillon durant la dernière présidentielle, au détriment de ce dernier pour certains observateurs.
Christophe Billan veut toutefois modérer cet appel du pied à l'extrême droite, semblant voir en la nièce de Jean-Marie Le Pen, en retrait depuis peu de la vie politique, une sorte de palier entre Les Républicains et le FN.
"Il ne faut s'interdire de parler avec personne et il faudra bien aller parler aux électeurs de droite qui ont quitté LR. Nous avons parlé avec Marion Maréchal-Le Pen et nous l'avons assumé", explique-t-il au mensuel, jugeant que "le problème de Marion Maréchal-Le Pen reste le nom Le Pen et non la plupart de ses idées". Il affirme également ne pas redouter "en soi la plupart des thématiques du Front national: les notions de patrie, d'identité, d'État-nation, de contrôle des frontières", mais davantage ses "jeux d'appareil" et de "sa capacité à hystériser le débat en dévoyant nos valeurs".
Des déclarations qui ont pourtant provoquer une forte réaction de Sébastien Pilard, fondateur et ancien président de Sens commun qu'il a depuis quitté pour se consacrer au Conseil régional du Pays de la Loire.
Dans un communiqué relayé par Le Lab d'Europe 1, il condamne "une faute politique" de Christophe Billan qui selon lui "participe à la cornérisation des convictions que nous sommes nombreux à porter au sein des LR. Il fait le jeu de tous ceux qui pensent que les convictions que nous portons n'ont plus leur place au sein de LR alors qu'elles sont largement partagées par nos militants. Il est finalement l'idiot utile de Solère, Darmanin & cie (qui ont fait le choix du rapprochement avec Emmanuel Macron, NDLR)". "Une alliance avec le FN serait contre-productive et contraire aux principes fondateurs de Sens Commun", ajoute-t-il.
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