Sylvain Maillard (LREM) : pour la plupart des SDF qui dorment dehors, "c'est leur choix"
C'était l'une des premières promesses d'un Emmanuel Macron parvenu à l'Elysée. En juillet, le nouveau président de la République déclarait: "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues". L'annonce était risquée tant, au moins en ville, la présence ou non de SDF est immédiatement vérifiable. Et la promesse n'a donc pas été tenue.
Mais pour Sylvain Maillard, député LREM de Paris, l'explication est à chercher du côté des sans domicile fixe eux-mêmes comme il l'a expliqué au micro de RFI lundi 5. Sylvain Maillard était interrogé sur la phrase particulièrement étrange prononcée il y a une semaine le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires Julien Denormandie. Ce dernier déclarait sur France Inter qu'"à peu près une cinquantaine d’hommes isolés en Ile-de-France" dormaient dans la rue.
Un chiffre rapidement battu en brèche tant il apparaît en décalage avec la réalité –comme le rappelait France-Soir. Ce dernier a corrigé le membre du gouvernement, assurant qu'"on peut parfois à un micro ne pas être suffisamment précis" et que "la réalité elle est là, le chiffre est exact, c'est 50 dossiers sur lesquels nous n'arrivons pas à donner une solution positive, favorable à la mise en abri".
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Là encore, Sylvain Maillard a été relancé sur le chiffre de 50 qui ne correspond visiblement pas à la réalité. Pourquoi y a-t-il donc bien plus de 50 personnes dans la rue le soir? Le député de Paris a alors tenté (lui aussi) une explication pour le moins "audacieuse": "Je suis aussi un élu local parisien et ce qu'il faut savoir, c'est que même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas être mis à l'abri (…), c'est leur choix".
Interloqué, le journaliste lui a demandé de confirmer ce qu'il vient d'entendre – "Les autres, c'est parce qu'ils le veulent? Tous les autres, c'est leur choix de dormir dans la rue?"– ce que fait sans difficulté le député: "L'immense majorité, c'est leur choix, oui". Selon la Fondation Abbé Pierre, en janvier 2017, 143.000 personnes étaient sans domicile en France (sans abri, en habitation de fortune, en hébergement collectif, à l’hôtel, en CADA ou hébergés dans un logement associatif).
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