Syrie : Fabius envisage d'associer "les forces du régime" à la guerre contre Daech
"Et pourquoi pas". Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a ouvert la voie à une possible collaboration de la coalition anti-Daech que la France entend constituer avec "les forces du régime" en place, ce vendredi 27 au matin sur RTL. Autant dire les hommes de Bachar al-Assad, à propos duquel il a toutefois réaffirmé qu'il "ne peut pas être l'avenir de son peuple".
"Il faut à la fois neutraliser Daech et construire une solution politique en Syrie. Il y a une lueur", a déclaré le chef de la diplomatie française ce vendredi matin. Alors que François Hollande a multiplié les rencontres cette semaine pour constituer la "grande coalition" annoncée après les attentats du 13 novembre, il a notamment reçu David Cameron et Angela Merkel à l'Elysée et est allé à la rencontre de Barack Obama et Vladimir Poutine, Laurent Fabius a estimé qu'il faut "deux séries de mesures: les bombardements (...) et des forces au sol" en Syrie. Celles-ci ne "peuvent pas être les nôtres", à comprendre probablement occidentales, a-t-il toutefois précisé.
Qui dans ce cas? "Des forces de l'Armée syrienne libre (l'opposition modérée syrienne, NDLR), des forces arabes sunnites", a cité le ministre des Affaires étrangères. Puis d'ajouter: "et, pourquoi pas, des forces du régime".
Alors que l'appuie de la Russie contre Daech semble indispensable à la France et à la coalition, faut-il voir dans cette déclaration un revirement de la diplomatie française, qui martèle depuis le début du conflit qui a fait plus de 250.000 morts et des millions de déplacés? Probablement, même si Laurent Fabius s'en défend. "Il faut rassembler l’opposition, il faut qu'il y ait un gouvernement d'union, une nouvelle constitution et ensuite une élection dans 18 mois", a-t-il ainsi ajouté ce vendredi matin, réaffirmant que "Bachar Al-Assad ne peut pas être l'avenir de son peuple".
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