Syrie : la France s'apprête à rapatrier 130 djihadistes français

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MM
Publié le 29 janvier 2019 - 11:24
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Les portes des cellules de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) le 17 octobre 2018
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© Philippe LOPEZ / AFP
Quelque 130 Français partis faire le djihad en Syrie devraient être rapatriés dans les prochaines semaines.
© Philippe LOPEZ / AFP

Quelque 130 Français partis faire le djihad en Syrie devraient être rapatriés dans les prochaines semaines après avoir été remis à la France par les autorités du Kurdistan syrien. Le gouvernement craint qu'ils puissent s'évader des prisons kurdes à la faveur du retrait américain.

 

C'est l'une des conséquences du retrait annoncé des forces américaines de Syrie. La France va rapatrier sur son sol quelque 130 djihadistes français actuellement détenus dans au Kurdistan syrien par les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition de forces arabo-kurdes). La région étant sous la menace d'une intervention turque, les autorités françaises craignent que les combattants de l'organisation terroriste ne parviennent à s'échapper des prisons kurdes.

Selon BFMTV, qui révèle l'information, ces individus doivent arriver en France dans les prochaines semaines. "Ils seront tous interpellés dès leur arrivée en France, et entendus en garde à vue soit par les services de police antiterroriste, soit directement par des magistrats s'ils sont déjà sous mandat d'arrêt international", a expliqué Alexandre Gonzalez, journaliste au service police-justice de la chaîne de télévision. Invité chez Jean-Jacques Bourdin ce mardi matin, Christophe Castaner a confirmé que ces individus "seront mis en prison".

Lire aussi - "Aidez-moi à rentrer en France", l'appel d'une djihadiste française jugée en Irak

La question du rapatriement des combattants français de l'organisation Etat islamique et de leurs familles, capturés par les forces arabo-kurdes, empoisonne depuis longtemps la politique française.

Pendant longtemps, Paris a considéré que le sort de ces prisonniers ne constituait pas une priorité, le travail des services de renseignement et des forces spéciales déployées en zone irako syrienne se concentrant sur les combattants toujours actifs, les risques de dissémination avec la perte des derniers territoires du "califat" autoproclamé et les retours clandestins.

Une position clairement dictée par le danger que représentaient les potentiels "revenants" de l'EI mais qui présentait également des risques. En effet, en raison de l'instabilité politique en Syrie et en Irak et de la corruption endémique dans les prisons des deux pays, des individus potentiellement extrêmement dangereux auraient pu s'évader depuis que le groupe terroriste est de retour à une stratégie insurrectionnelle. En 2012, l'Etat islamique en Irak avait lancé l'opération "Briser les murs" qui avait conduit à plusieurs attaques contre des prisons du pays. Lors de la plus spectaculaire d'entre elles, contre la tristement célèbre Abou Ghraïb plus de 500 djihadistes avaient été libérés dont de nombreux futurs cadres de l'EI.

A noter également que depuis plusieurs mois, les autorités kurdes tentent de faire pression sur les membres de la coalition internationale contre l'Etat islamique pour que ceux-ci récupèrent leurs ressortissants soupçonnés d'appartenir à l'EI. Elles affirment n'avoir ni les moyens de les juger, ni de les maintenir en détention et faisaient planer le spectre d'une libération pour tenter de forcer la main de leurs partenaires. La Russie, l'Indonésie et les Etats-Unis avaient notamment "repris" leurs djihadistes.

Voir:

Le djihadiste présumé libéré par erreur relaxé

Un djihadiste présumé, considéré "dangereux", libéré par l'erreur d'un juge

Mort du djihadiste français Maxime Hauchard

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