Syrie, migrants, impôts, 35 heures : ce qu'il faut retenir de la conférence de François Hollande
C'était le sixième grand rendez-vous avec la presse de son quinquennat. Ce lundi, face à environ 200 journalistes et en direct de la salle des fêtes de l'Elysée, François Hollande a annoncé des mesures importantes, notamment sur la Syrie et la crise des migrants. Mais il a aussi détaillé le montant des baisses d'impôts pour 2016 (qu'il avait lui-même annoncées le 21 août dernier) ou encore esquissé les contours de la future réforme du droit du travail. Voici l'essentiel de ce qu'il fallait retenir de la conférence de presse du président.
> L'accueil de 24.000 réfugiés en France
"La Commission européenne va proposer de répartir 120.000 réfugiés dans les deux prochaines années, ce qui représentera pour la France 24.000 personnes (sur la même période, NDLR). Nous le ferons", a annoncé le chef de l'Etat en réponse à la crise des migrants. Pour autant "il ne s'agit pas d'organiser n'importe quel accueil", a-t-il précisé ajoutant que l'initiative franco-allemande de jeudi 3 sur un "mécanisme de répartition obligatoire et permanent" ne concernerait que les migrants qui "relèvent du droit d'asile".
"Il y aura l'identification des réfugiés avec droit d'asile et des raccompagnements pour les autres. Nous aurons cette capacité de pouvoir faire la distinction", a ainsi détaillé le président. Comment? En installant dans les pays d'accueil et de transit des migrants des "centres de contrôle" chargés d'identifier ces réfugiés et grâce à des contrôles aux frontières de l'UE. François Hollande en a enfin appelé à une conférence internationale sur la question des migrants, en coopération avec les pays africains, du Moyen-Orient et d'Asie.
> Vers des frappes aériennes en Syrie?
Le président lui-même n'a pas écarté cette hypothèse. "C'est depuis la Syrie, nous en avons la preuve, que sont organisées les attaques contre plusieurs pays et notamment le nôtre", a-t-il expliqué avant d'annoncer avoir "demandé au ministre de la Défense que dès demain (mardi 8 septembre, NDLR) des vols de reconnaissance soient organisés au-dessus de la Syrie". L'objectif: "savoir où sont les centres d'entraînement et de décision de Daech" afin d'être "prêts à faire des frappes" contre le groupe Etat islamique, mais en prenant garde à ne pas "favoriser Bachar el-Assad".
Pour autant François Hollande a été très clair: pas question d'envoyer des soldats français combattre sur le sol syrien. Ce "serait inconséquent et irréaliste", a justifié le chef de l'Etat pour qui "c'est aux pays de la région d'intervenir".
"Certains disent que c'est le moins pire, quand ils ne disent pas que c'est le meilleur. Toujours la même histoire avec certains, toujours avec les dictateurs...", a également écarté le président à propos d'une reprise du dialogue avec Bachar el-Assad. "A terme, il doit partir", a-t-il également dit du président syrien tout en appelant de ses vœux une résolution politique de la guerre qui ravage le pays depuis plus de quatre ans.
> Des baisses d'impôts pour huit millions de Français en 2016
Promises "quoi qu'il arrive" par le président le 21 août dernier, les baisses d'impôts programmées en 2016 devraient bénéficier à huit millions de Français. Au total, une enveloppe de "plus de deux milliards d'euros" y sera consacrée et elles seront appliquées sur l'impôt sur le revenu. Ces baisses seront financées "par des économies (…) il n'est pas question d'augmenter des taxes pour faire baisser des impôts ou de creuser le déficit", a-t-il détaillé.
> La croissance et le chômage
La croissance devrait atteindre "sûrement un peu plus de 1%" cette année et l'objectif est fixé à 1,5% pour l'an prochain, a avancé François Hollande. Il a ensuite admis que le premier chiffre ne devrait pas être "suffisant pour faire baisser le chômage" dès 2015 se contentant d'estimer l'objectif pour 2016 "raisonnable".
Le président a de nouveau lié une candidature de sa part à la présidentielle de 2017 à l'inversion de la courbe du chômage. "Cela dépend des résultats sur le front du chômage, c'est une évidence et une exigence morale".
> Les 35 heures et le droit du travail
"La durée légale ne changera pas", a tranché le chef de l'Etat, sifflant ainsi la fin de la polémique sur le sujet née des déclarations d'Emmanuel Macron fin août. Il a toutefois confirmé que le chantier sur la réforme du droit du travail est bien sur l'établi. "Nous donnerons toute la place nécessaire à la négociation collective et aux accords d'entreprise pour permettre justement qu'il y ait une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises", a-t-il annoncé, tout en écartant de remettre en cause les "garanties essentielles" comme le SMIC. "Une fois (les) concertations avec les partenaires sociaux effectuées, nous proposerons un projet de loi, dans les prochains mois", a-t-il enfin précisé pour ce qui est du calendrier.
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