Tollé à gauche après la verbalisation d'une femme voilée à Cannes
Mardi, Siam, une mère de famille, a annoncé qu'elle contesterait sa verbalisation établie le 16 août dernier, alors qu'elle était voilée sur une plage de Cannes. Vêtue d'un legging et d'une tunique, elle s'est vu remettre un PV lui notifiant qu'elle ne portait pas "une tenue correcte respectueuse des bonnes moeurs et de la laïcité".
Dans un communiqué, le Parti socialiste a dénoncé "une dérive particulièrement dangereuse", émanant de l'intervention de police et "de l'attitude de la foule présente ce jour là sur cette plage". Un témoin de la scène, Mathilde Cousin a affirmé à l'AFP que "des gens criaient (à Siam) +rentre chez toi !+", lors de sa verbalisation.
Les Jeunes Socialistes ont fustigé "une traque et humiliations publiques des musulmans", tout en ciblant la "stigmatisation" organisée par des maires de droite. Dans un communiqué, ils alertent notamment sur une éventuelle "surenchère qui conduit à l'irréparable, aux fractures, aux blessures".
A Cannes, un arrêté a été déposé par le maire LR David Lisnard, interdisant le port du burkini sur ses plages. Esther Benbassa, sénatrice verte et habituée des prises de positions sur l'islam de France, estime que "plus on interdira et/ou plus on stigmatisera ces tenues, plus on contribuera à leur conférer, par réaction, la valeur d'un symbole identitaire".
Dans une tribune accordée à Libération titrée "Cachez ces musulmans que la République ne saurait voir", Esther Benbassa situe le problème dans le fait que "les femmes en voile ou en burkini donnent une visibilité, perçue comme agressive en cette période de tension, à la présence musulmane en France, longtemps invisible".
Sur Twitter, le député de l'Hérault Sébastien Denaja s'est dit "révulsé" par la verbalisation d'un "simple voile". "Les autorités de l'Etat ne peuvent cautionner qu'un maire fasse ILLEGALEMENT verbaliser une femme portant un simple voile sur une plage!" a-t-il ajouté.
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