Tribune de Mélenchon : une nouvelle déclaration d'amour à la Russie
Jean-Luc Mélenchon a présenté sa vision de l'Europe dans une tribune publiée dimanche par Libération. Une vision libérée de l'influence extérieure des Etats-Unis ou de l'influence intérieure de l'Allemagne, mais plus proche de la Russie de Vladimir Poutine, "partenaire naturelle" des Européens.
Dès les premières phrases de sa tribune publiée dimanche dans Libération, Jean-Luc Mélenchon dénonce, entre autres, la "paranoïa russophobe" d'Emmanuel Macron. Il revient ensuite à plusieurs reprises sur sa vison des relations entre la France, l'Europe et la Russie.
L'idée directrice est claire. Il faut se rapprocher de la Russie et prendre davantage de distance avec les Etats-Unis et l'Allemagne. Jean-Luc Mélenchon dénonce ainsi "le dogme absurde de l’ordolibéralisme et de l’atlantisme chers aux gouvernements de la droite et des socialistes que dirige Mme Merkel".
Face à l'escalade nucléaire actuelle à laquelle se livrent Poutine et Trump, il juge qu'il est "urgent de s’extraire de cette escalade en prenant notre indépendance d’avec l’Otan. C’est le contraire de «l’Europe de la défense» que Macron et Merkel présentent comme le nouveau rêve européen".
Voir: Tribune européenne de Mélenchon: Bergé (LREM) déplore une "escalade verbale"
"La peur des Russes est absurde! Ce sont des partenaires naturels", poursuit-il. Les mots sont choisis avec soins, Jean-Luc Mélenchon s'étant déjà fait critiquer pour soutenir un régime et un chef d'Etat qui ont à leur actif l'intervention en Géorgie en 2008, d'importants et réguliers soupçons de fraude électorales, une persécution des opposants politiques largement dénoncée, l'annexion de la Crimée ou le soutien au régime de Bachar al-Assad.
Sur ces points, le leader de la France insoumise s'est régulièrement vu reprocher sa tiédeur à condamner les abus du pouvoir russe. Il s'est défendu en affirmant vouloir privilégier la négociation et se refuser à systématiquement présenter la Russie comme l'ennemi: "Je combats la politique de Poutine… Mais (…) je ne suis pas d’accord pour participer au chœur des excités qui passent leur temps à espérer qu’on déclenche un conflit avec les Russes parce que ceci est une abomination. Je suis pour la paix", déclarait-il durant la campagne présidentielle.
Depuis, il a largement continué à plaider pour un réchauffement des relations franco-russes, toujours en insistant sur l'idée d'œuvrer pour la paix et de ne pas sombrer dans l'idée que "tout ce qui est contre Poutine est bien". Une modération que l'on retrouve cependant moins dans sa tribune lorsqu'il s'agit de l'Allemagne, des Etats-Unis, ou de ses opposants politiques. Dans ce qui apparaît à certains comme le début d'une nouvelle Guerre froide, on peut donc imaginer de quel côté pencherait l'Europe selon Jean-Luc Mélenchon.
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