Un François Hollande "combatif" tente de remobiliser ses députés
François Hollande s'est invité mardi soir à une rencontre de députés PS organisée par son fidèle lieutenant Stéphane Le Foll, assurant que la gauche de gouvernement n'en avait "pas terminé", ont rapporté des participants.
"Soyez fiers de ce que vous avez fait. Défendez-le car c'est l'intérêt de la France. C'est cela qui va nous permettre de proposer un projet d'investissement dans l'avenir aux Français": tel était en substance le message du chef de l'Etat, selon le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux. "Ma seule boussole: le rassemblement, celui de la gauche de gouvernement, de la France", a déclaré le président, selon un autre participant.
Se disant "lucide sur la dispersion de la gauche", le chef de l'Etat a ajouté de même source que "la gauche de gouvernement n'en a pas terminé. Nous avons rééquilibré, mis les bases, fait avancer la France. Et on devrait s'arrêter là? Non, nous ne sommes pas uniquement sur un bilan, nous avons un projet". "Je me bats. Tout cela est plus grand que nous", a-t-il aussi affirmé, selon des propos rapportés.
L'apéritif, en présence d'"une centaine" de députés, avait été organisé au ministère de l'Agriculture par Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. Le chef de l'Etat est resté une petite heure et a parlé environ 25 minutes.
M. Le Roux a ajouté auprès de l'AFP que le président, qui doit faire connaître sa décision en décembre, n'avait pas eu de mots indiquant qu'il serait candidat à la présidentielle, mais que "tout dans son intervention était volontaire, donc ça ne faisait pas grand doute". Ses paroles "ne laissent aucune ambiguïté quant à sa volonté de prolonger le combat", a jugé Sébastien Denaja.
François Hollande a évoqué les différentes alternatives à la gauche de gouvernement et parlé pour la gauche de la gauche de "ceux qui tiennent le ministère de la contestation", d'après des participants.
Il a dénoncé à droite "le revenant et le passe muraille" dans une allusion à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, mais surtout un "programme commun" ayant "tout de punitif", ainsi qu'une extrême-droite au discours à déconstruire sinon "elle progressera", selon des députés.
Quant au livre de confidences des journalistes du Monde, il a évoqué "très rapidement" le "trouble" provoqué, ajoutant qu'"au-delà de quelques phrases sorties de leur contexte", il ne cesserait "jamais de revendiquer" le bilan de la majorité, d'après des participants.
Sur les opérations militaires extérieures, le chef de l'Etat a souligné, de même source, avoir pris "des décisions lourdes", glissant que "certains tentent de faire un mauvais procès" dans une allusion aux Républicains.
"On a retrouvé un François Hollande combatif, aux accents de 2012", a vanté Olivier Faure, un des porte-parole du PS, pour qui c'est "rassurant" et "engageant". Le chef de l'Etat, au plus bas dans les sondages, était "hyper combatif", a renchéri Erwann Binet.
Razzy Hammadi a parlé d'un François "Hollande combatif, déterminé, lucide sur l'état du pays, et de la gauche".
"Ceux qui doutaient sont repartis ragaillardis. Ceux qui voulaient voir s'il y avait encore un pouls ont constaté que le cœur battait encore à un bon rythme", a estimé un élu légitimiste, jugeant toutefois qu'il manquait "une nécessaire dimension d'autocritique".
En privé, un autre légitimiste gardait un sentiment "pas transcendant". Plus largement, il jugeait "irresponsable" ce à quoi "ils nous mènent" François Hollande et Manuel Valls avec leur bras de fer, considérant qu'ils devraient "se retrouver dans une pièce pendant deux heures, au moins pour analyser la situation".
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