Vincent Crase, dans l'ombre d'Alexandre Benalla

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 01 août 2018 - 14:45
Image
vincent crase alexandre benalla et philippe mizerski
Crédits
©capture d'écran
Vincent Crase (lunettes sur le front) assure qu'il "n'a pas été violent".
©capture d'écran
"Le Monde" ce mercredi 1er août un portrait de Vincent Crase, agrémenté du témoignage de l'intéressé recueilli juste avant la révélation de l'affaire. L'homme y est décrit comme un ami proche d'Alexandre Benalla ayant évolué professionnellement dans l'ombre de celui par qui le scandale est arrivé.

Il est le second protagoniste par qui l'affaire arrive, dans l'ombre d'Alexandre Benalla. Le journal Le Monde dévoile le contenu de certains échanges que le journal a pu avoir avec Vincent Crase, juste avant que le quotidien ne dévoile l'affaire le 18 juillet.

Pour rappel, Vincent Crase apparaît distinctement sur la première vidéo ayant fait scandale, celle le montrant aux côtés d'Alexandre Benalla en train de maîtriser puis de molester un manifestant place de la Contrescarpe le 1er mai. Crase est également visible sur les vidéos dévoilées ensuite au Jardin des Plantes, en train de procéder à des arrestations avant remise aux forces de l'ordre en dehors de tout cadre judiciaire.

Car si le parcours de Vincent Crase ce 1er mai se confond avec celui d'Alexandre Benalla, de 18 ans son cadet, les deux amis se connaissent depuis longtemps. Crase croise pour la première fois Benalla en 2009. Alors capitaine de réserve de la gendarmerie, il encadre un stage de formation auquel participe un tout jeune homme de 17 ans à l'époque, qui brille lors de cet événement par son sérieux et sa discipline. Mais si celui qui est encore un adolescent va ensuite faire un chemin rapide dans les cénacles du pouvoir, jusqu'à devenir avant sa chute chargé de mission à l'Elysée, Vincent Crase, lui, restera dans l'ombre.

L'homme originaire de Louviers dans l'Eure, marié et père de trois enfants, a surtout brillé par son parcours dans la réserve de la gendarmerie où il atteindra le grade de chef d'escadron. Il mène une carrière professionnelle bien plus confidentielle dans la sécurité privée, côté "vie civile".

Lire aussi - Benalla: une procédure de licenciement engagée contre Crase, annonce Castaner

Mais le parcours de Vincet Crase prend une nouvelle direction lorsque Alexandre Benalla devient en 2016 directeur de la sécurité d'En Marche. Le gendarme réserviste devient responsable de la sécurisation de l'immeuble du QG de campagne, emménageant même sur place dans le 15e arrondissement de Paris. Après la victoire d'Emmanuel Macron, ses espoirs seront déçus. Alors que son ami Benalla part à l'Elysée, il se voyait lui en directeur de la sécurité du parti La République en Marche. Las, il ne sera que chargé de la sécurité du bâtiment du parti, rue Saint-Anne dans le 2e arrondissement. Un emploi pour lequel il est actuellement en procédure de licenciement comme l'a confirmé Christophe Castaner mardi 31 juillet devant la commission des lois de l'Assemblée nationale.

Vincent Crase a confirmé au quotidien du soir qu'il avait bien été invité le 1er mai par Vincent Benalla. Son intervention brutale place de la Contrescarpe? "D’instinct, mon ADN de gendarme est ressorti et je me suis élancé avec les CRS" assure-t-il, lui qui explique qu'il "arrive souvent de réaliser des missions qui sont régularisées quelques jours plus tard pour les faire passer comme journée de réserve. Pour moi, c’était une mission comme une autre, et je n’ai pas outrepassé mes fonctions, je n’ai pas été violent, j’ai fait le travail que je fais habituellement". Travail pour lequel il portait d'ailleurs une arme, comme il le reconnaîtra en garde à vue.

Dès le lendemain de la révélation de l'affaire, Bruno Roger-Petit confirmait que la présidence de la République avait décidé de ne plus faire appel à ses services. En plus de la perte de son emploi à La République en Marche, Vincent Crase est mis en examen pour "violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public", "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique" et "port prohibé" d'une arme à feu.

Voir aussi:

Affaire Benalla: qui est le 3e homme aux côtés de Benalla et Crase?

Benalla, Crase et Mizerski filmés au Jardin des plantes participant à une interpellation (vidéo)

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

26/12 à 14:34
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.