Vitesse à 80 km/h : une étude sur la mortalité routière valide la mesure
Décriée par des millions d'automobilistes, et par l'opposition politique, la mesure d'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires (qui sera effective à partir du 1er juillet prochain) -défendue corps et âme par le Premier ministre Edouard Philippe- est rationnelle selon Claude Got, spécialiste dans l'étude des accidents de la route.
Ce professeur de médecine a mis ce dimanche 18 en évidence dans le JDD de nouveaux chiffres qui établissent que les routes secondaires sont bel et bien les plus mortelles.
En s'appuyant sur des données officielles du ministère de l'Intérieur, pour les années 2012 et 2015, il a constaté qu'il y avait plus de morts sur ces axes secondaires dans les départements ruraux à faible densité de population. Et où, selon lui, "les services publics disparaissent" puis "les gens circulent beaucoup".
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Les départements les plus concernés sont, entre autres, l'Aude, le Gers, l'Yonne, la Lozère ou encore le Jura et l'Orne.
Dans ces régions, les usagers de la route "font parfois de longs trajets" pour trouver le service qu'ils recherchent comme se rendre à "la préfecture ou aller chez le médecin". "Des facteurs démographiques et géographiques expliquent donc ce taux élevé" de mortalité routière, assure Claude Got.
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Ce constat une fois fait, ce spécialiste en accidentologie trouve aberrant que certains politiques, que ce soit au niveau national ou régional, s'opposent à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires.
"Ils disent: «Touche pas à la mortalité de mon département, elle est parmi les plus élevées et j'en suis fier». Ils se tirent une balle dans le pied en s'opposant à la réduction de la mort de leurs enfants", s'exclame-t-il aussi.
Pour lui, n'appliquer cette mesure qu'aux axes secondaires est même insuffisant: "Les belles départementales droites, qui ont été largement rénovées, sont plus dangereuses que celles tortueuses en montagne. C'est pour cela qu'il faut imposer le 80 partout, et pas seulement sur les routes qui donnent un ressenti de danger".
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