Après avoir traité Obama de "fils de pute", le président philippin s'excuse
Les paroles s'envolent, les écrits restent, dit l'adage. Sauf que certains mots peuvent être particulièrement blessants, à l'instar du langage particulièrement fleuri utilisé par le président philippin Rodrigo Dutertre, lundi 5, pour parler de son homologue américain Barack Obama. Si Dutertre a dû se résoudre à publier des excuses ce mardi 6, la rencontre entre les deux chefs d'Etat programmée dans la journée a été annulée par Washington.
Tout a commencé par une question posée par un des journalistes à Rodrigo Dutertre sur sa réaction si Barack Obama l'interrogeait, lors du sommet de l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) sur les exécutions extrajudiciaires qui seraient pratiquées dans son pays. "Fils de pute, je jurerai contre toi et devant tout le forum", a rétorqué, s'adressant à son homologue, le président philippin. "Je suis président d'un Etat souverain et nous avons cessé d'être une colonie depuis longtemps. Je n'ai aucun maître à l'exception du peuple philippin", a ajouté cet habitué des déclarations sulfureuses et qui avait déjà gratifié le pape François des mêmes mots en novembre dernier...
Des déclarations qu'ont très peu goûtées les Américains, au point d'annuler la rencontre bilatérale prévue ce mardi entre les deux chefs d'Etat au Laos, où se tient le sommet de l'ASEAN. Et ce malgré les excuses du président philippin qui a "expliqué que des commentaires de presse selon lesquels le président Obama lui ferait la morale sur les exécutions extrajudiciaires l'avaient conduit à ce commentaire virulent", détaille un communiqué de presse de ses services. "Il regrette que ses remarques devant la presse aient causé une telle controverse".
Rodrigo Dutertre, surnommé "The Punisher", un personnage fictif violent et adepte de la justice personnelle expéditive, a notamment fait campagne sur la promesse de mener une lutte impitoyable contre les trafiquants de drogue. "Oubliez les lois sur les droits de l'homme. Si je suis élu président, (...) vous, les dealers, les braqueurs et les vauriens, vous feriez mieux de partir. Parce que je vais vous tuer", avait-il notamment déclaré, puis de renchérir: "les poissons de la baie de Manille vont engraisser. C'est là que je mettrai les corps".
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