Bachar al-Assad à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine
C'est une première depuis le début du conflit syrien en 2011. Bachar al-Assad s'est rendu à Moscou mardi 20 pour y rencontrer Vladimir Poutine. Le dictateur syrien est venu remercier l'homme fort du Kremlin pour son aide contre ce que le régime de Damas considère comme des "groupes terroristes", aussi bien Daech et le Front al-Nosra que les rebelles modérés (par ailleurs principale cible de l'aviation russe en Syrie). Le Kremlin a annoncé cette visite ce mercredi matin, attendant le retour du président syrien dans son pays pour l’officialiser.
"Sans vos actions et vos décisions, le terrorisme qui se propage dans la région se serait répandu sur des territoires plus vastes encore" a déclaré Bachar al-Assad lors d’une rencontre au Kremlin, selon les images diffusées par la télévision russe. Ce à quoi Vladimir Poutine a répondu "à votre demande, nous avons apporté une aide précieuse au peuple syrien dans sa lutte contre le terrorisme", rappelant ainsi qu'aux yeux du droit international, l'intervention russe en Syrie est légale.
Mardi soir, le ministère russe annonçait encore 55 sorties de ses avions de combat contre 60 "objectifs" sans en préciser la nature.
"Le terrorisme international essaie de prendre sous contrôle de grands territoires, de déstabiliser la région ce qui préoccupe beaucoup de pays, et nous aussi", a insisté le président russe, en qualifiant de "regrettable " la présence, parmi les combattants de l’Etat islamique de "ressortissants de l’ex-URSS dont le nombre est estimé au minimum à 4. 000". Il s'agit notamment de combattants issus des républiques autonomes du Caucase comme la Tchétchénie, l'Ossétie du nord ou encore l'Ingouchie. Ces moudjahidines (combattants islamistes) sont pour la plupart des vétérans des deux guerres de Tchétchénie contre le pouvoir russes et forment la plupart des cadres militaires de l'Etat islamique et du Front al-Nosra. L'actuel chef militaire de toutes les forces de Daech, Abou Omar al-Chichani ("le Tchétchène", en arabe, NDLR) est originaire du Caucase russe.
"Nous ne pouvons pas permettre que cette expérience militaire et cet endoctrinement idéologique réapparaissent sur le territoire de Russie", a ajouté Vladimir Poutine.
L'intervention russe en Syrie, au-delà d'assurer la survie politique et même physique du régime de Bachar al-Assad permet à la Russie de sécuriser son accès au port de Tartous (côte syrienne), la seule base militaire russe en Méditerranée. Elle vise également à pérenniser son implantation au Moyen-Orient mise à mal depuis la chute de l'URSS et à réaffirmer son rôle sur la scène internationale dans la continuité du conflit ukrainien.
Une délégation parlementaire russe se rendra jeudi 22 en Syrie pour rencontrer Bachar al-Assad et plusieurs hauts responsables syriens.
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