"Brexit" : Cameron et Juncker défendent le projet d'accord controversé

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 03 février 2016 - 14:32
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Le Premier ministre britannique, David Cameron.
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David Cameron et Jean-Claude Juncker s'attelaient ce mercredi à défendre le projet d'accord censé empêcher la sortie du Royaume-Uni de l'UE.
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Le Premier ministre britannique David Cameron et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'attelaient ce mercredi à défendre le projet d'accord censé empêcher la sortie du Royaume-Uni de l'UE, vivement critiqué à Londres par les eurosceptiques et la presse.

L'UE a dévoilé mardi 2 février ses propositions pour éviter un "Brexit", mettant notamment sur la table un frein d'urgence pour que Londres puisse couper des aides sociales aux travailleurs intra-européens, et des garanties que la City ne pâtira pas d'un renforcement de l'euro.

Le préaccord présenté mardi à Bruxelles "est équitable pour le Royaume-Uni et équitable pour les 27 autres États membres", a plaidé ce mercredi 3 février devant le Parlement européen Jean-Claude Juncker. "Nous avons répondu aux inquiétudes" de David Cameron, "tout en respectant les traités".

"Je crois au bout du compte que nous serons en mesure de montrer - si nous pouvons sécuriser ce qui est dans ce document, en finaliser les détails et l'améliorer encore - que le Royaume-Uni sera plus fort, plus sûr, plus prospère (...) dans cette Union européenne réformée", a de son côté assuré mardi le dirigeant britannique.

David Cameron devait faire à partir de 12h30 GMT devant le Parlement une déclaration sur le projet d'accord et répondre aux interrogations des parlementaires, après les habituelles questions au Premier ministre. Il s'embarquera ensuite dans une tournée européenne (Pologne et Danemark vendredi puis l'Allemagne la semaine prochaine).

Le dirigeant britannique devra notamment convaincre les eurosceptiques farouches de son propre camp. Car même si Cameron semble avoir convaincu sa ministre de l'Intérieur Theresa May, au moins quatre ou cinq ministres pourraient faire campagne pour une sortie de l'UE. Le ton outragé de la presse britannique laissait aussi présager un débat difficile pour David Cameron, qui cherche à convaincre ses compatriotes de voter pour rester dans l'UE lors d'un référendum qui pourrait se tenir dès le mois de juin. "The Mail admire David Cameron (...) mais sur l'Europe, nous devons franchement dire que son aveuglement est à couper le souffle", critiquait le Daily Mail, qualifiant en "Une" le projet de "grande illusion".

"Ce devait être une réforme radicale des relations avec une Union européenne plus rationnelle et plus responsable. Il semble que M. Cameron se soit contenté de ce qu'une union non réformée veut bien lui offrir pour rester dans le club", se désolait The Times. Presque seul à défendre David Cameron, le Financial Times jugeait qu'il "a fait mieux que prévu dans cette renégociation".

A Strasbourg, dans le camp eurosceptique, le député européen Nigel Farage, chef du parti britannique anti-immigration Ukip, s'est gaussé du contenu de ce préaccord, qu'il a jugé "vraiment pitoyable". A l'inverse, le chef de file des libéraux européens, le Belge Guy Verhofstadt, a estimé qu'"au lieu de détruire le principe de +l'Union toujours plus étroite+ et la dynamique de l'Union européenne, nous devons donner une autre possibilité d'+opt out+ (option de retrait) au Royaume-Uni".

"Sarkozy avait déjà obtenu un frein d'urgence sur Schengen. Jusqu'où cela va-t-il aller?", s'est inquiété l'ex-Premier ministre belge. Au nom du groupe de la Gauche européenne unitaire, l'eurodéputée allemande Gabriele Zimmer a dit craindre une "dislocation de l'édifice social" européen à travers les concessions faites au Royaume-Uni.

Bruxelles a proposé un mécanisme de "sauvegarde" pour limiter pendant une période pouvant aller jusqu'à quatre ans les aides sociales aux travailleurs d'autres pays membres de l'UE, principalement d'Europe de l'Est, qui s'installent sur le sol britannique. Les coupes seraient graduellement réduites tout au long de la période concernée. Ce "frein" pourra être activé en cas "d'afflux de travailleurs d'autres États membres d'une magnitude exceptionnelle", avec l'aval de Bruxelles et des autres pays de l'UE.

Donald Tusk a également proposé un "mécanisme" par lequel les neuf pays qui n'ont pas adopté l'euro peuvent faire part de leurs inquiétudes et recevoir "les assurances nécessaires" sur les décisions des 19 autres États de l'UE qui utilisent la monnaie unique. Il propose enfin un "système de carton rouge" qui permettrait, sur décision de plus de 55% de l'ensemble des parlements nationaux de l'UE, de stopper des projets législatifs de l'exécutif européen.

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