"Brexit" : le Royaume-Uni serait "appauvri pour toujours", prévient George Osborne
Le Royaume-Uni serait "appauvri pour toujours" s'il sortait de l'Union européenne et son PIB serait 6% moins élevé d'ici à 2030, a prévenu lundi le ministre des Finances, George Osborne, en s'appuyant sur les conclusions d'une analyse du Trésor.
A un peu plus de deux mois du référendum sur le maintien ou non du pays dans l'UE, le chancelier de l’Echiquier devait présenter dans la journée un rapport détaillé de quelque 200 pages réalisé par le Trésor britannique sur les coûts et les avantages de l'adhésion au bloc européen.
"La conclusion est claire: pour l'économie britannique et les familles, quitter l'UE équivaudrait à s'automutiler", a prévenu M. Osborne, un farouche partisan, comme le Premier ministre David Cameron, du maintien britannique au sein des 28, dans une tribune au Times.
"Il y aurait moins de commerce, moins d'investissement et moins d'affaires. Quitter l'UE, et le Royaume-Uni serait appauvri pour toujours. Les familles britanniques seraient plus pauvres de façon permanente aussi", a-t-il ajouté.
Si les Britanniques décidaient de quitter l'UE le 23 juin, s'ouvrirait une période d'intenses négociations entre Londres et Bruxelles pour définir les contours des nouvelles relations entre le Royaume-Uni et l'UE en termes économique, commercial et de circulation des personnes, entre autres.
Les experts du Trésor ont étudié plusieurs pistes possibles de renégociation, parmi lesquelles M. Osborne a distingué le scénario à la "canadienne", dans lequel son pays négocierait avec l'UE un accord de libre-échange similaire à celui liant le Canada au bloc européen, qualifié de scénario le plus plausible par le ministre.
Dans ce cas-là, chaque foyer britannique perdrait environ 4.300 livres de revenus par an (5.400 euros), a avancé le ministre en s'appuyant sur les conclusions de l'étude du Trésor, ajoutant que le produit intérieur brut (PIB) du pays serait d'ici à 2030 inférieur de 6% à ce qu'il aurait été en cas de poursuite de l'aventure européenne.
Cette étude a aussitôt suscité les hauts cris des partisans d'un "Brexit" qui reprochent aux autorités un tropisme proeuropéen. "Ils avancent toujours les chiffres négatifs sur le Brexit et jamais les positifs parce que cela fait partie de leur conspiration (qui consiste) à nous maintenir de force dans l'UE", a commenté sur la BBC le député eurosceptique et ancien ministre, John Redwood.
La campagne officielle s'est ouverte vendredi avant cette première consultation sur l'Europe depuis 1975 dans le pays, qui inquiète les milieux économiques et dirigeants du monde entier, favorables en majorité au maintien britannique dans l'UE. Les sondages placent jusqu'à présent les deux camps au coude à coude.
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