Cameron présente ses exigences pour que le Royaume-Uni reste dans l'UE
La vision de l'Union européenne de David Cameron est très simple: une Europe "où chacun peut mener sa vie (...), un marché commun, pas un pays commun". Le Premier ministre britannique qui agite le spectre d'un "Brexit", soit une sortie du Royaume-Uni de l'UE, depuis plusieurs mois, a dévoilé ce mardi ses exigences auxquelles devront se soumettre les pays membres de l'Union et les institutions européennes, au risque de le voir "reconsidérer l'adhésion de son pays" à l'organisation.
Il a dévoilé ces quatre points sur son compte Facebook, dans un adresse à Donald Tusk, le président du Conseil européen:
> L'UE ne doit plus faire de "discrimination sur la base de la monnaie" entre les États non membres de la zone euro. L’objectif étant de protéger la monnaie britannique, la livre sterling, et que le droit des pays à conserver la monnaie nationale soit inscrit dans les traités européens.
> L’UE doit davantage mettre l'accent sur la compétitivité du marché unique et "inscrire la compétitivité dans l’ADN de l’ensemble de l’Union européenne". Cela doit se traduire par un assouplissement de la réglementation européenne et par de nouveaux accords commerciaux avec les Etats-Unis, la Chine ou le Japon.
> L’UE doit accorder au Royaume-Uni une exemption de l'engagement du Traité de Rome à "établir les fondements d'une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens". Ce qui équivaut à renforcer les pouvoirs des parlements nationaux, "non pas avec des chaleureuses promesses, mais avec des réformes juridiques contraignantes et irréversibles".
> L’UE doit octroyer au Royaume-Uni un plus grand contrôle sur l'immigration. Pour David Cameron, il s’agit "d’attaquer les +abus+ du droit à la libre-circulation et pouvoir contrôler les flux migratoires en Europe".
Des propositions aux accents d'exigences auxquelles Donald Tusk a répondu par un tweet lapidaire: "accusé de réception". Aucune des revendications de ce catalogue qui se borne à récapituler des demandes exprimées dans les discours officiels ne prend la forme d’une proposition ou d’un projet formellement élaboré. "Nous ne souhaitons pas être trop prescriptifs en début de discussion. Cette lettre ne constitue pas la fin du processus, mais son début", a précisé le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond.
Margaritis Schina, porte-parole de l'exécutif européen, a noté que certaines demandes "sont hautement problématiques, car touchant aux libertés fondamentales de notre marché intérieur".
"La discrimination directe entre citoyens européens entre clairement dans cette dernière catégorie", a-t-elle ajouté, faisant référence aux aides sociales auxquelles le Royaume-Uni veut limiter l'accès pour les migrants européens.
David Cameron a promis d'organiser un référendum sur le maintien de son pays dans l'Union européenne d'ici 2017.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.