Commémorations : Hollande et Merkel célèbrent "l'amitié, l'esprit de Verdun"
François Hollande et Angela Merkel ont célébré ce dimanche 29 "l'esprit de Verdun", en commémorant le centenaire d'une des plus sanglantes batailles de la Première Guerre mondiale, dans cette ville devenue symbole de la paix. "Le nom est un symbole pour l'inconcevable atrocité et absurdité de la guerre, mais aussi pour les leçons et la réconciliation franco-allemande", a déclaré la chancelière allemande, reçue à l'Hôtel de Ville de Verdun, une première pour un dirigeant allemand. "Votre accueil chaleureux n'a rien d'évident pour moi, comme chancelière d'Allemagne", a souligné Mme Merkel.
"Théâtre tragique" d'une sanglante bataille, qui fit plus de 300.000 morts dans les deux camps en 10 mois en 1916, "Verdun est pour la première fois honoré non pour son passé de souffrance, mais pour son message d'espérance", a renchéri le président français au côté de la chancelière. "Verdun est une ville qui représente à la fois le pire, là où l'Europe s'est perdue il y a cent ans, et aussi le meilleur, là où la ville a été capable de s'investir, de s'unir pour la paix et l'amitié franco-allemande. Vive l'amitié, l'esprit de Verdun", a conclu M. Hollande. Ils ont ensuite remis le prix De Gaulle Adenauer, récompensant les actions en faveur de la paix, au maire de la ville Samuel Hazard.
Auparavant, les deux dirigeants avaient entamé sous la pluie la journée au cimetière allemand de Consenvoye pour un moment de recueillement, exactement comme le firent Helmut Kohl et François Mitterrand en 1984,, avant de se prendre la main devant l'ossuaire de Douaumont, dans un geste devenu celui de la réconciliation franco-allemande. Partageant le même parapluie, M. Hollande et Mme Merkel ont parcouru en devisant le cimetière, où sont enterrés plus de 11.000 soldats allemands, et ont reçu un fac-similé du Livre d'or signé par leurs prédécesseurs. "Ce que nous avons à faire avec la chancelière, ce n'est pas une réconciliation, elle est faite (...), c'est de dire ensemble ce que nous voulons faire dans ce moment précis pour l'Europe", avait précisé M. Hollande en amont de la cérémonie, à laquelle participaient 4.000 jeunes français et allemands, afin de transmettre la mémoire d'une guerre dont le dernier témoin s'est éteint en 2008.
Selon l'entourage du chef de l’État français, le président et la chancelière ont ensuite évoqué les crises internationales, la lutte contre l'organisation État islamique, ainsi que les questions d'actualité européenne, à un mois du référendum britannique qui doit décider le 23 juin du maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Après une visite au mémorial de Verdun rénové, où ils ont été rejoints par les présidents de la Commission européenne et du Parlement européen Jean-Claude Juncker et Martin Schulz, Mme Merkel et M. Hollande ont assisté à une scénographie conçue par le cinéaste allemand Volker Schlöndorff avec 3.400 jeunes Allemands et Français devant l'ossuaire de Douaumont.
Évoquant les combattants de la Grande Guerre, ces jeunes ont surgi de la forêt au son de la Marche héroïque, avant de venir s'effondrer au pied de l'ossuaire au rythme des Tambours du Bronx, fauchée par la Mort juchée sur des échasses. Nécropole nationale, Douaumont accueille les ossements de 130.000 soldats français et allemands.
L'orchestre franco-palestinien dirigé par Daniel Barenboim, symbole d'une autre réconciliation, qui devait initialement accompagner ce spectacle, a finalement été remplacé en raison "des contraintes du site" par "l'orchestre tout terrain" de la Garde républicaine, ont expliqué les organisateurs. Mme Merkel et M. Hollande devaient ensuite prononcer chacun un discours d'une dizaine de minutes, avant de quitter les tranchées. De février à décembre 1916, Verdun a fait 300.000 victimes dans les deux camps.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.