COP21 : accord historique à Paris pour sauver la planète d'un désastre climatique

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 décembre 2015 - 22:11
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Laurent Fabius COP21 12.12.2015
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Laurent Fabius exultait samedi soir en annonçant l'accord final de la COP21.
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La COP21 se termine sur un succès. Les 195 pays réunis depuis deux semaines au Bourget, à l'initiative de l'ONU, pour fixer des règles visant à limiter le réchauffement climatiques, ont signé samedi soir un accord qualifié d'"historique".

Un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement, dont la vitesse inédite menace la planète de catastrophes climatiques, a été adopté samedi 12 à Paris, dans un concert d'applaudissements par 195 pays, après plusieurs années de négociations extrêmement ardues.

"Je ne vois pas d'objection dans la salle (...). Je déclare l'accord de Paris pour le climat adopté", a déclaré, très ému, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères et président de la 21e conférence climat de l'ONU (COP21), en abattant son maillet sur le pupitre.

Une ovation de plusieurs minutes a alors eu lieu dans la salle, six ans après le fiasco de la COP de Copenhague, qui avait échoué à sceller un tel accord. L'ambassadrice française Laurence Tubiana, bras droit de Laurent Fabius, a longuement étreint Christina Figueres, la responsable climat à l'Onu, avant que le président François Hollande ne les rejoigne brièvement à la tribune. Sous les vivats de la salle, ils se sont tous pris par la main.

Avant d'entrer en séance plénière, le plus important groupe de pays, le G77+la Chine (134 pays émergents et en développement), avait dit être satisfait du texte, auquel des modifications ont encore été apportés dans la nuit.

"Nous sommes unis, tous ensemble. Nous sommes heureux de rentrer à la maison avec ce texte", a déclaré à l'AFP Nozipho Mxakato-Diseko, ambassadrice sud-africaine et porte-parole du G77+Chine (134 pays).

"Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d'un autre", avait déclaré M. Fabius à la mi-journée en présentant le texte. Il avait appelé les pays à adopter "un accord historique" au cours d'un discours déjà empreint d'émotion et ponctué par des applaudissements.

Il n'y a pas eu de vote, le consensus étant requis dans le cadre de la Convention climat de l'ONU. Samedi matin, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait appelé les pays à "finir le travail", pour lutter contre le réchauffement qui aggrave notamment les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations et la fonte des glaciers.

Reflétant un sentiment partagé au sein des ONG, Greenpeace avait estimé avant son adoption que l'accord marquait un "tournant" et relèguait les énergies fossiles "du mauvais côté de l'Histoire".

L'accord fixe comme objectif de contenir le réchauffement climatique de la plante Terre, entre la période pré-industrielle (XIXe siècle) et 2010, "bien en deçà de 2 degrés-C" et appelle à "poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5 degré". Un but plus ambitieux que les 2 degrés visés jusqu'à présent, et qui était réclamé ardemment par les pays les plus vulnérables.

L'aide aux pays en développement pour faire face au réchauffement, qui doit atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020, devra être "un plancher", appelé à être revu à la hausse. Il s'agit là d'une exigence de longue date des pays du Sud.

L'objectif de parvenir en 2015 à un accord universel et contraignant avait été fixé en 2011 à Durban (Afrique du Sud). Les discussions souvent laborieuses de ces dernières années ont culminé pendant deux semaines au centre du Bourget, au nord de Paris. Lors du coup d'envoi de la COP21, 150 chefs d'Etat et de gouvernement étaient venus exprimer l'urgence à agir face à un phénomène qui touche en premier lieu les pays les plus pauvres, disposant de moins de moyens pour y faire face.

L'emballement du mercure menace la production agricole, les ressources marines, les réserves en eau de nombreuses régions. Quant à la montée des océans, elle met en danger des Etats insulaires, comme les îles Kiribati, et des communautés côtières, au Bangladesh par exemple.

Ce pacte, qui entrera en vigueur en 2020, doit permettre de réorienter l'économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Une telle révolution implique un abandon progressif des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui dominent largement la production énergétique mondiale, un essor des énergies renouvelables, d'immenses économies d'énergies ou encore une protection accrue des forêts.

L'accord entérine l'importance de donner un prix au carbone pour lutter efficacement contre le réchauffement. "En 2014, c'est la première fois que les investissements dans les énergies renouvelables ont dépassé ceux dans les énergies fossiles, ce mouvement doit s'accélérer, l'accord va y contribuer", a souligné Matthieu Orphelin, de la Fondation Nicolas Hulot.

 

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