COP21 : Fabius présente le projet d'accord soumis aux 195 pays
"Il reste encore pas mal de travail". Ces mots sont ceux de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères qui préside la COP21 de Paris et qui a présenté, ce mercredi 9, le projet d'accord soumis aux 195 pays participants. Un document que les négociations, en tranchant parmi un certain nombre d'options, ont réduit à 29 pages, contre 80 au début de la conférence climat.
"Il y a eu une réduction des trois quarts du nombre de points entre crochets", s'est ainsi réjoui Laurent Fabius lors de la présentation de ce nouveau texte, ce mercredi à 15h, soit, signe des tensions, avec deux heures de retard sur l'agenda initial très serré depuis le début de la COP. "Nous avons progressé mais il reste encore pas mal de travail", a ainsi temporisé le ministre français. Puis de préciser, alors qu'il ne reste plus que deux jours avant la fin de la conférence, que ce document n'était "bien entendu pas la version finale de l’accord".
Ainsi, si le travail des négociateurs a permis de réduire de près de moitié le nombre de pages du "brouillon" transmis samedi 5 aux participants (48 pages, contre 29 pour le nouveau texte), il ne s'arrête pas là. Cette nouvelle version qui "permettra d'avoir une vision d'ensemble des équilibres à trouver", disait mardi 8 au soir Laurent Fabius, n'est encore qu'un document de travail reflétant "les compromis naissants", notamment entre nations riches et pays en voie de développement.
Rien ou presque n'y est ainsi tranché en ce qui concerne la question des financements de la lutte contre le réchauffement climatique, la différenciation des efforts ou même sur la limite de réchauffement à ne pas dépasser, de nombreux pays plaidant pour un objectif de 1,5°C plutôt que pour 2°C (entre la fin de l'ère pré-industrielle, au XIXe siècle, et 2100). La phrase de Laurent Fabius sur le "travail" qui reste avant la clôture de la conférence a ainsi tout d'un euphémisme.
D'autant qu'il ne reste plus que deux jours aux pays participants pour se mettre d'accord, avant la date limite de vendredi 11 à 18h. Un délai encore raccourci par le temps de traduction dans les différentes langues du texte et celui de sa validation juridique. "On va travailler en fin d'après-midi, cette nuit et demain", jeudi 10, a ainsi déclaré Laurent Fabius dans la foulée.
Un sprint qui inquiète certaines ONG, comme le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui redoute que des sujets fondamentaux ne passent à la trappe. D'autant que "le diable est dans les détails et la formulation", a souligné Brandon Wu, membre de l’ONG Action Aid. Surtout pour un accord dont Laurent Fabius a encore répété lors de la plénière de ce mercredi qu'il devrait être "juridiquement contraignant, ambitieux, équilibré et durable".
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