Corée du Nord : le ministre de la Défense exécuté au canon anti-aérien

La purge des cadres du régime nord-coréen continue. Kim Jong-un a fait exécuter le 30 avril pour insubordination son ministre de la Défense, Hyon Yong-chol, accusé d'avoir sommeillé lors de défilés militaires et d'avoir tenu tête à plusieurs reprises à son dirigeant, selon les services de renseignements sud-coréen.

Le ministre s'était rendu en Russie en avril, en partie pour préparer la venue de Kim Jong-un aux cérémonies du 9 mai saluant la victoire de l'Armée rouge sur l'Allemagne nazie en 1945 (où le chef de l'Etat ne s'est finalement pas rendu). Il avait également participé à un sommet sur la sécurité en Asie au cours duquel il avait, comme le fait régulièrement la Corée du Nord, menacé les Etats-Unis d'un conflit nucléaire.

Si l'exécution d'un dirigeant du parti communiste ne détonne pas dans l'histoire récente du pays, la méthode diffère et témoigne du caractère impitoyable de Kim Jong-un. Le ministre a été abattu après avoir été placé sous le feu d'un canon antiaérien sur un champ de tir.

Cette nouvelle exécution s’inscrirait dans la continuité de la grande campagne de purge orchestrée par le jeune leader du pays stalinien depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, suite au décès de son père Kim Jong-il.

Kim Jong-un avait fait exécuter en 2013 son propre oncle et mentor Jang Song Taek, en le donnant en pâture à des chiens affamés, toujours selon les services de renseignement sud-coréens. Depuis début 2015, 15 dirigeants nord-coréens dont deux vice-ministres auraient été passés par les armes pour s'être plaints de la politique du pays.

Cette instabilité politique, jusqu'alors inconnue dans ce pays dirigé par la famille Kim depuis plus de 60 ans, est prise très au sérieux par les observateurs internationaux.