Crise des migrants : Hollande et Merkel veulent imposer l'accueil de réfugiés aux pays de l'UE
Après l'émotion, place à l'action. Alors que les opinions publiques européennes sont sous le choc de la photo de la mort du petit Aylan, enfant syrien de 3 ans retrouvé mort noyé sur une plage turque mercredi 2, François Hollande et Angela Merkel ont décidé de prendre la crise a bras le corps. Le premier s'est ainsi dit favorable à la mise en place d'un "mécanisme contraignant et obligatoire" d'accueil des réfugiés au niveau de l'Union européenne. Il n'est toutefois pas allé jusqu'à reprendre les mots de la seconde qui a demandé la création de "quotas contraignants". Tous deux souhaitent toutefois "la participation de tous les pays" de l'UE, a résumé Bernard Cazeneuve.
Au sortir d'une réunion, jeudi 3, les deux chefs d'Etat ont ainsi exhorté les 28 pays membres à "agir" pour une "initiative commune". "L'Union européenne doit faire davantage, elle doit répartir un certain nombre de personnes qui demandent refuge", en a ainsi appelé François Hollande.
Le président et la chancelière ont toutefois précisé leur souhait de voir cette initiative pour "organiser l'accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe" assortie d'outils permettant "d'assurer le retour des migrants irréguliers dans leur pays d'origine". Enfin, des aides accrues aux pays d'origine des candidats à l'asile ainsi qu'à ceux de transit sont également prévues. Autant de propositions qui seront soumises à un conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE le 14 septembre.
Les lignes bougent ainsi en Europe, à l'image du Premier ministre britannique David Cameron. "Profondément ému" par l'image du petit Aylan gisant sans vie sur le sable, le dirigeant s'est engagé jeudi à prendre "ses responsabilités morales". Son pays devrait ainsi organiser l'accueil de "plusieurs milliers" de réfugiés syriens supplémentaires dans les prochains jours, a-t-il déclaré jeudi.
Autant de déclaration qui vont dans le sens de l'action européenne qui propose sans succès depuis le printemps dernier de créer des quotas d'accueil par pays. Le président de la Commission Jean-Claude Juncker devrait ainsi demander rapidement aux 28 de se répartir l'accueil en urgence de 120.000 réfugiés supplémentaires.
Une tâche qui s'annonce toutefois politiquement compliquée du fait de la réticence de certains Etats membres. Fermement opposés à un système de quotas la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque devraient se réunir ce vendredi en sommet. "Il y aura du travail" pour convaincre ceux qui "ne répondent pas à leurs obligations morales", a euphemisé, sans nommer quiconque, François Hollande jeudi.
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