Egypte : l'ex-président Mohammed Morsi écope de 20 ans de prison mais échappe à la peine de mort

L'ancien dirigeant égyptien, réputé proche des Frères musulmans, a écopé de 20 ans de prison ce mardi. Selon le tribunal du Caire, il s'est rendu coupable d'arrestations et de tortures sur des manifestants hostiles à son régime.

L'ancien président égyptien Mohammed Morsi comparaissait devant la justice de son pays pour avoir été impliqué dans "l'arrestation et la torture de manifestants" hostile à son régime. Il était également inculpé "d'incitations au meurtre", ce qui aurait pu lui valoir la peine de mort.

L'ancien homme fort du régime soutenu par les Frères musulmans a donc été condamné ce mardi à 20 ans de prison incompressible pour les accusations d'arrestations et de tortures sur les participants aux manifestations importantes qui ont amené Mohammed Morsi a être destitué par l'armée en juillet 2013.

Il a en revanche été acquitté du chef d'incitation au meurtre de deux manifestants et d'un journaliste lors d'une manifestation devant le palais présidentiel en 2012, pour lequel la plupart des observateurs s'attendaient à ce qu'il soit condamné à mort.

Douze autres cadres des Frères musulmans qui comparaissaient en même temps que Mohammed Morsi, dont Mohamed al-Beltagy et Essam al-Erian, deux dirigeants historiques de la branche politique du mouvement salafiste, ont été condamnés à la même peine.

Mohamed Morsi fut le premier président démocratiquement élu d'Egypte, en juin 2012, avec 51,73 % des voix contre 48,27 % pour son adversaire, Ahmed Chafiq, un proche de l'ancien raïs, Hosni Moubarak renversé en février 2011 par la population et l'armée.

L'actuel régime du président Abdel Fatah al-Sissi, ancien haut gradé, est jugé comme encore plus répressif que celui de Moubarak. Depuis la chute du gouvernement Morsi, la police du régime a tué près de 1.400 manifestants islamistes, emprisonné 15.000 autres et condamné à mort près d'un millier de personnes, selon les ONG occidentales.

Le maréchal à la retraite n'a d'ailleurs jamais caché sa volonté d'éliminer les Frères musulmans. La confrérie a été classée "organisation terroriste" par les autorités, qui l'accusent d'être derrière les attentats quasi-quotidiens visant les forces de sécurité et les civils notamment dans la péninsule du Sinaï et jusqu'au Caire.