Egypte : Mohamed Morsi fait appel de ses condamnations à mort
Les avocats du président égyptien islamiste Mohamed Morsi, destitué par le chef de l’armée Abdel Fattah Al-Sissi en juillet 2013, ont fait appel samedi 15 devant la Cour de cassation des condamnations à mort et à la prison à vie prononcées à son encontre.
En juin, une cour d’assises du Caire avait condamné Mohammed Morsi, ainsi qu’une centaine de co-accusés, pour des évasions massives de prisons et des attaques contre la police pendant la révolte de 2011 qui avait chassé Hosni Moubarak du pouvoir. L'ex-chef de l'Etat avait alors été condamné à mort pour la troisième fois.
Dans un autre procès où il était accusé d’avoir fourni des "rapports de sécurité" à l’Iran et d’espionnage en faveur du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais "en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser l'État", l’ancien président, issu de la confrérie des Frères musulmans, avait été condamné à vingt ans de réclusion.
Dans la même affaire, la cour d’assises avait également condamné à mort seize personnes, dont le chef de file des Frères musulmans, Mohamed Badie, et deux hauts dirigeants de la confrérie, le richissime homme d'affaires Khairat al-Chater et Mohamed al-Beltagui.
Aussi, dans ces deux procès, "nous avons interjeté appel devant la Cour de cassation pour tous les condamnés en détention", a indiqué l'avocat Abdel Moneim Abdel Maqsoud.
Ces condamnations s’inscrivent dans la lignée de la violente répression menée par l’armée contre les partisans de Mohamed Morsi suite à son renversement. Depuis juillet 2013, au moins 1.400 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers d’autres arrêtées, dont plusieurs centaines condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs "sans précédent dans l’histoire récente", selon les termes de l’Organisation des Nations unies. La confrérie des Frères musulmans a d’ailleurs été déclarée groupe terroriste par le pouvoir actuellement en vigueur qui l’accuse d’alimenter une insurrection depuis la destitution de Mohamed Morsi.
Celui-ci avait également été condamné au mois d’avril à une peine de vingt ans de prison incompressibles pour"incitation au meurtre" de manifestants lors de sa courte mandature (elle n’avait duré qu’un an). Ses avocats avaient alors fait appel.
Mohamed Morsi est également toujours jugé dans deux autres procès, l’un pour "outrage à magistrat" et l’autre pour espionnage au profit du Qatar. Dans ce dernier, il est accusé d’avoir transmis des "documents classifiés" aux renseignements du Qatar et à la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, à l’époque où il était président.
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