En Inde, François Hollande assiste au défilé du Republic Day
François Hollande a assisté ce mardi 26 janvier au défilé du Republic Day, parade haut en couleur mettant en scène la puissance militaire indienne et sa diversité culturelle, pour le dernier jour de sa visite d'Etat en Inde.
Pour la cinquième fois, un président français était l'invité d'honneur de ce défilé - un record - qui célèbre l'anniversaire de la Constitution indienne proclamée en 1950.
Exceptionnellement invités et placés quasiment en tête de défilé, le 35e Régiment d'infanterie de l’armée de terre française et les musiciens de la Musique de l’Infanterie ont marché derrière quatre véhicules de vétérans indiens.
Aucune troupe étrangère n'avait jusque-là défilé aux côtés de l'armée indienne un 26 janvier. Des militaires indiens avaient participé au 14 juillet 2009. Pour ce Republic Day, les 123 militaires français ont dû s'entraîner assidûment au pas plus rapide des soldats indiens.
La parade a démarré du palais présidentiel et s'est étirée le long du Rajpath, la grande avenue qui traverse le centre de Delhi pour se poursuivre jusqu'à l'India Gate, où est érigé un mémorial des soldats inconnus.
Les hommes de l'armée de terre, de la marine et de l'armée de l'air ont défilé en habits d'apparat puis sont venues les forces de sécurité des frontières (BSF) à dos de chameau, plus habitués à patrouiller dans le désert du Thar, à la frontière avec le Pakistan.
Les chiens de l'unité des Remount Veterinary Corps ont fait leur retour après 26 ans d'absence sur Rajpath, très attendus par le public et recouverts d'un habit strié marron et doré. Ces labradors et bergers allemands sont essentiellement utilisés au Cachemire pour détecter les explosif, les mines ou fouiller dans les avalanches.
Les Etats indiens ont présenté ensuite leurs cultures régionales avec des chars souvent très fleuris et animés tandis que des écoliers dansaient.
Ce défilé d'une heure et demie s'est déroulé sous haute surveillance policière, près de 50.000 personnels de sécurité ayant été déployés, selon un porte-parole de la police, pour surveiller la capitale.
François Hollande et le Premier ministre Narendra Modi ont suivi la parade derrière une vitre blindée. Tant l'Inde que la France vivent dans la menace de nouveaux attentats.
Avant cette dernière journée symbolique, la visite du président français a été marquée par la poursuite de difficiles discussions sur la vente de 36 Rafale à l'Inde, qui butent toujours sur le prix, et par une déclaration commune des dirigeants des deux pays promettant un renforcement de la coopération antiterroriste.
L'Inde et la France ont paraphé lundi 25 un accord intergouvernemental en vue de l'acquisition par Delhi des avions de combat de Dassault Aviation, dont l'armée indienne a un besoin impérieux.
Mais les discussions bloquent sur le prix - plusieurs milliards d'euros - et le niveau de sophistication des appareils. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a assuré lundi soir que l'accord intergouvernemental était "incontournable".
"Il fallait mettre au point le dispositif de base qui intègre à la fois les délais, la garantie d'Etat, la définition des spécificités de l'appareil, les procédures en cas de contentieux", a-t-il dit.
La discussion sur les prix devrait "normalement être assez rapide, entre quelques jours et quelques semaines", a-t-il poursuivi tandis que Dassault espère conclure d'ici quatre semaines.
L'autre grand chapitre des discussions a porté sur la lutte antiterroriste, après la diffusion d'une nouvelle vidéo de l'organisation Etat islamique (EI) mettant en scène neuf des dix auteurs des attentats du 13 novembre ayant fait 130 morts à Paris.
Au côté de Narendra Modi, François Hollande a souligné que des "menaces" pèsent aussi sur l'Inde, récemment visée par l'attaque meurtrière d'une base aérienne proche de la frontière avec le Pakistan attribuée à un groupe islamiste basé dans ce pays.
Narendra Modi a déclaré que les dirigeants des deux pays étaient convenus "de renforcer (leur) coopération antiterroriste pour pouvoir atténuer et réduire de façon tangible la menace de l’extrémisme et du terrorisme dans (leurs) sociétés".
Avant de quitter l'Inde, François Hollande devait déjeuner avec des personnalités indiennes et rencontrer la communauté française à l'ambassade.
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