François Hollande en Egypte pour l'élargissement du canal de Suez
François Hollande se rend ce jeudi en Egypte à l'invitation de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi afin d'assister à cérémonie prévue pour l'élargissement du canal de Suez. Ce projet pharaonique, hautement symbolique, vise à relancer l'économie en berne et asseoir la légitimité du pouvoir sur la scène internationale. Le président français sera accompagné du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Le canal de Suez a été doublé, élargi sur un tiers de ses 193 km et rendu plus profond après dragage sur le reste de son cours. Il se franchit désormais en seulement 11 heures au lieu de 18, grâce à la nouvelle voie construite, longue de 72 kilomètres, ce qui va permettre de doubler la capacité du trafic, actuellement de 18.000 navires par an.
Un trafic qui représente environ 8% du commerce maritime international contre 5% pour le canal de Panama (Amérique centrale).
Cette augmentation du trafic maritime transitant par le canal devrait générer (d'ici à 2023) 12,1 milliards d'euros de recettes annuelles contre 4,7 milliards en 2014.
Fierté nationale pour les Egyptiens, qui ont financé par un grand emprunt la plus grande partie du coût estimé à 7,8 milliards d'euros, le nouveau canal de Suez doit être le levier du redressement économique du pays, miné notamment par l'effondrement du tourisme.
Avec cet entreprise de grande ampleur, le maréchal al-Sissi s'inscrit en droite ligne dans l'idéologie de ses prédécesseurs, des militaires ayant accédé à la présidence: Nasser et Sadate et dans une moindre mesure celle du président déchu Hosni Moubarak. Cette politique intérieure joue sur le fort sentiment nationaliste égyptien et doit servir à montrer que même si le contexte est difficile dans le pays (fort ralentissement de l'économie, terrorisme intérieur et répression policière), le régime est capable de mener à bien des travaux d'envergure.
François Hollande pourra se féliciter de la présentation des appareils de combat Rafale vendus et livrés à l'Egypte pour l'inauguration du canal de Suez. La président al-Sissi avait mis à un point d'honneur à ce qu'une partie d'entre eux (3 sur les 24 acquis en février dernier) puisse participer à l'évènement.
Les militaires égyptiens devront aussi être en mesure de repousser la menace terroriste de la branche égyptienne du groupe Etat islamique, très active dans le Sinaï. Arrivé au pouvoir après le renversement de son prédécesseur l'islamiste Mohamme Morsi, l'actuel pouvoir égyptien est en même temps prié par ses alliés occidentaux de donner des signes d'assouplissement en matière des droits de l'Homme: 1.400 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers emprisonnées dans l'opposition.
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