François Hollande à l'ONU : Assad "ne peut pas faire partie de la solution"
Un sujet dominait ce lundi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU à New York: le conflit syrien. Et au lendemain des premières frappes françaises en Syrie, la position de François Hollande reste la même: Bachar el-Assad doit partir, sans quoi aucune transition politique ne pourra avoir lieu, a martelé le président de la République lors de son discours.
"Aujourd'hui c'est la Syrie qui appelle à notre mobilisation. Beaucoup m'ont précédé à cette tribune, tous considèrent que c'est une tragédie, tous disent qu'il faut trouver une solution, cherchons ensemble cette solution", a lancé le chef de l'Etat. "Le drame syrien a commencé avec une révolution qui a voulu mettre en cause une dictature, celle de Bachar el-Assad. A l'époque il n'y avait pas de terrorisme, mais une dictature qui massacrait son peuple", a-t-il poursuivi.
Ainsi"Bachar el-Assad est une partie du problème", "il ne peut donc pas faire partie de la solution". "On ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau", a enchaîné François Hollande avant de plaider pour un "grand plan" pour aider les pays voisins de la Syrie qui accueillent les réfugiés de la guerre. Et de conclure sur un message fort à l'intention des Nations Unies: "la France veut que les membres du conseil de sécurité ne puissent pas user de leur droit de veto en cas d’atrocités de masse".
Plus tôt ce lundi, le président des Etats-Unis, Barack Obama a lui aussi abordé le dossier syrien et vivement critiqué Bachar el-Assad qu'il a même qualifié de "tryan" qui "massacre des enfants". A cette occasion, il a en d'ailleurs profité pour dénoncer, sans le citer directement, la position du Kremlin qui soutient le régime de Damas sous prétexte que l'alternative "serait pire".
Pour autant, il s'est dit "prêt à travailler" avec tous les pays "y compris la Russie et l'Iran pour résoudre le conflit". "Mais nous devons reconnaître qu'après tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d'avant la guerre". Et de poursuivre :"nous ne souhaitons pas un retour à la Guerre froide" avec la Russie. Ce, en dépit des sanctions imposées à Moscou en raison de son intervention en Ukraine.
Ce à quoi le président russe Valdimir Poutine a répondu en dénonçant quant à lui la position occidentale contre le régime syrien. "Des opposants du régime syrien sont aidés par des régimes occidentaux, on leur donne des armes, on les forme au combat et ensuite ils partent du côté de l'Etat islamique", a lancé le chef du Kremlin lors de ce qui était sa première intervention devant l'Assemblée générale des Nations unies depuis dix ans.
Aussi, afin de lutter contre Daech en Syrie et en Irak, il a proposé la mise en place d'une "large coalition" qui serait "semblable à celle contre Hitler" au cours de la Seconde guerre mondiale et dans laquelle les pays arabes "joueraient un rôle clef". "Ce serait une énorme erreur de ne pas coopérer avec ceux qui combattent frontalement le terrorisme, et nous devons reconnaître que personne d'autre que les forces armées du président Assad combattent réellement l'Etat islamique et d'autres organisations terroristes en Syrie", a-t-il poursuivi, avant de conclure: "la Russie est prête à travailler avec ses partenaires sur la base d'un consensus".
C'est donc dans ce climat extrêmement tendu que présidents américain et russe devront ensuite se retrouver en fin d'après-midi pour leur première rencontre officielle depuis plus de deux ans.
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