Gabon : la réélection d'Ali Bongo validée, pour la France les "doutes" ne sont pas levés
Est-ce la fin de la crise électorale au Gabon, ou au contraire le détonateur d’un nouvel embrasement de la rue? Dans la nuit du 23 au 24 septembre, peu avant une heure du matin, la Cour constitutionnelle du Gabon a validé le vote qui a signé la victoire, contestée, d’Ali Bongo Ondimba.
Le vote a été dénoncé par le candidat malheureux Jean Ping, qui suspectait des fraudes ayant permis au président sortant de lui voler sa victoire. Ali Bongo Ondimba n’avait en effet gagné que de 6.000 voix dans cette élection ne comptant qu’un tour. Centre de toutes les suspicions de fraude: la province du Haut Ogooué, à l’est du pays, où le vainqueur a remporté 95,46% des suffrages (contre 49,80% au niveau national) avec quasiment 100% de participation. Pire encore, via l’annulation de certains résultats dans plusieurs bureaux de vote, le score d’Ali Bongo Ondimba dépasse même les 50% (50,66%), et affiche maintenant 11.700 voix d'écart.
Pour tenter d’apaiser les tensions régnant dans le pays, et notamment dans la capitale Libreville, le président réélu a appelé "tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux à l’élection du 27 août, à travailler avec lui". Le signe également que malgré la confirmation de la victoire, le président pense être vulnérable et craint la contestation de la rue.
Le ministre français des Affaires étrangères est resté sur la défensive suite aux conclusions de la Cour constitutionnelle indiquant qu’elle n’avait pas levé "tous les doutes" sur la réélection du président. Il ajoute que la France "demande à ceux qui continuent de contester les résultats de récuser l’action violente".
Les émeutes qui ont suivi l’annonce de l’élection d’Ali Bongo Ondimba ont fait trois morts selon les autorités. L’opposition, elle, avançait un bilan de 50 à 100 victimes.
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