Grèce : un accord "unanime" trouvé, le pays reste dans l'euro
Au terme d'un long week-end de discussion et d'une nuit blanche de négociations entre les dirigeants de pays de la zone euro, un accord "unanime" a finalement été trouvé sur la crise grecque ce lundi à 9h. En contrepartie d'importantes réformes, la Grèce va pouvoir obtenir un troisième plan d'aide financier européen, d’un montant compris entre 82 et 86 milliards d'euros.
"Le sommet de la zone euro a trouvé un accord à l'unanimité. Sommes tous prêts pour un programme d'aide pour la Grèce via le Mécanisme européen de stabilité(MES), avec des réformes sérieuses et un soutien financier", a indiqué Donald Tusk, président du Conseil européen, sur Twitter.
Le scénario d'une sortie de la Grèce ("Grexit") de la zone euro semble s'éloigner, comme l'a souligné Alexis Tsipras, à la sortie de cette réunion, estimant que le "programme de 35 milliards d'euros et la restructuration de la dette feront comprendre aux marché qu'un Grexit n'est pas d'actualité". Toutefois, les nouvelles réformes demandées par l'Europe vont encore renforcer les mesures d'austérité en Grèce, ce que n'a pas caché le Premier ministre grec: "la bataille fut dure et le sera encore. Le peuple doit soutenir nos efforts. C’est un accord de récession, mais le paquet pour la croissance et le nouveau prêt nous aiderons".
Il a par ailleurs prévenu les armateurs et l'église orthodoxe grecque qu'ils devraient également se soumettre à l'effort national: "le fardeau sera réparti de façon juste. Ceux qui pendant les années passées avaient réussi à éviter de payer la part qui leur revient paieront. Ils étaient protégés par les gouvernements précédents".
Parmi les mesures drastiques prises pour sauver l'économie grec, la mise en place d'un fond de gestion des actifs grecs qui devait être basé au Luxembourg mais que, de haute lutte, Tsipras a réussi à faire rapatrier en Grèce. Néanmoins, le Premier ministre a dû céder sur la participation du FMI au nouveau plan d'aide qu'il refusait de prime abord mais qui est finalement accepté. La chancelière allemande, Angela Merkel, l'a confirmé, "la Grèce demandera une nouvelle aide au FMI lorsque le programme en cours aura expiré, en mars 2016".
François Hollande s'est félicité de l'accord conclu avec la Grèce sur un nouveau plan de sauvetage, qui permet de préserver l'intégrité et la crédibilité de la zone euro mais démontre aussi "la nécessité de la renforcer encore". "Il permet à la Grèce de rester dans la zone euro. C'était l'objectif", a-t-il dit à la presse. "Aujourd'hui je pense que ça a été pour l'Europe une bonne nuit et un bon jour" a conclu le président de la République.
Plusieurs parlements nationaux doivent se prononcer sur l'accord. En France, l'Assemblée nationale sera consultée mercredi avec un vote a confirmé Manuel Valls suite à l'annonce de l'accord. Les ministres des Finances de la zone euro (l'Eurogroupe) doivent, eux, définir ensemble les accompagnements financiers d'urgence afin que la Grèce et ses banques continuent de bénéficier de liquidités.
Quant à la question de la dette grecque, celle-ci ne sera pas ni effacée, ni réduite mais "rééchelonnée". "La zone euro est d’accord pour un rééchelonnement de la dette grecque mais pas question de la réduire", a déclaré Angela Merkel. La chancelière a également affirmé qu'avec cet accord, les "avantages dépassaient largement les inconvénients".
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