Guerre en Irak : Tony Blair s'excuse mais persiste
Treize ans après l'intervention militaire en Irak menée par les Etats-Unis suivie par la Le Royaume Uni et le fiasco des armes de destruction massive introuvables, un rapport de la commission d'enquête britannique sur le sujet est venu mercredi 6 accabler la décision prise par Tony Blair de suivre George W. Bush. Au point que le Premier ministre de l'époque a dû présenter des excuses, sans pour autant dire regretter d'avoir engagé le Royaume-Uni dans le conflit.
Le rapport en question reproche à Tony Blair d'avoir pris la décision de suivre les Etats-Unis "quoi qu’il arrive", avant même que les solutions diplomatiques soient épuisées. "L’action militaire n’était pas inévitable à l’époque" a estimé John Chilcot, président de la commission. De plus, "malgré les avertissements, les conséquences de l’invasion ont été sous-estimées. La planification et les préparatifs pour l’Irak de l’après-Saddam étaient complètement inadéquats", relève le texte de 2,6 millions de mots, établi après sept ans de travail.
Tony Blair a réagi à ce rapport d'abord par voie de communiqué puis lors d'une interview. Des déclarations assez paradoxales dans lesquelles il présente ses excuses tout en réaffirmant que la décision d'envahir l'Irak était la bonne.
"Cela a été la décision la plus difficile que j’aie jamais prise (...) J’en endosse l’entière responsabilité. J’exprime ma peine, mes regrets et mes excuses", a-t-il déclaré. Au cours des opérations en Irak entre 2003 et 2009, 179 soldats britanniques ont été tués. Pour sa défense, l'ex-Premier ministre dit avoir agi "de bonne foi". "Je prendrai la même décision si j’étais dans la même situation", a-t-il assuré.
Il reprend toutefois la même défense que celle qu'avait inaugurée les Américains lorsqu'il était devenu évident qu'ils ne découvriraient pas d'armes de destruction massive. A savoir que la chute de la dictature justifiait a posteriori l'invasion. Selon lui, Sadam Hussein "aurait continué à constituer une menace pour la paix dans le monde", lequel est désormais "meilleur et plus sûr", excluant un lien entre l'intervention et les actuels évènement en Irak.
L'actuel leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui avait voté contre la guerre en 2003, a présenté ses excuses au nom du Labour pour "pour cette décision désastreuse".
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