Irak : une Française poursuivie pour "terrorisme" encourt la peine de mort
Son sort est désormais suspendu à la décision de la Cour de cassation irakienne. Une Française de 27 ans, Mélina Boughedir, déjà condamné en Irak pour "entrée illégale sur le territoire", pourrait être rejugée pour "appartenance à un groupe terrorisme" (en l'occurrence l'Etat islamique) et risquerait alors la peine de mort.
Cette mère de quatre enfants avait été arrêtée à Mossoul durant l'été 2017, lors de la chute du dernier bastion que tenait le groupe djihadiste dans cette grande ville du nord de l'Irak. Après plusieurs mois passés en détention préventive, elle avait été condamnée à 7 mois de prison. Une source judiciaire avait indiqué lors du jugement qu’elle ne resterait donc en détention que le temps que des documents de sortie soient établis, dans l’optique de son expulsion vers la France, où ont déjà été rapatriés trois de ses quatre enfants.
Voir également - Irak: la justice ordonne l'expulsion d'une djihadiste française condamnée à une peine déjà purgée
Toutefois, ce rapatriement est remis en cause car un procureur irakien a fait appel de sa première condamnation, demandant à ce qu'elle soit de nouveau jugée pour "appartenance à une organisation terroriste". Un crime puni de la peine de mort. Une sentence qui s'applique également aux non-combattants. Ces derniers mois, plusieurs étrangères dont une Allemande ont été condamnée à l'exécution par pendaison pour "soutien logistique et aide à l'organisation terroriste pour commettre des crimes".
La Française, qui avait rejoint la Syrie et l'organisation Etat islamique avec son compagnon en 2015 avant de s'installer à Mossoul alors aux mains des djihadistes, avait expliqué avoir uniquement été cuisinière au sein du groupe terroriste. Elle avait également souligné "avoir agi par pur instinct maternel, alors que son mari menaçait de la séparer de ses enfants si elle ne le rejoignait pas dans les zones contrôlées par l’Etat islamique".
Toutefois, selon les autorités irakiennes, MélinaBoughedir était membre des brigades féminines de la police morale de l'EI, Diwan al-Hisba. La cour de cassation irakienne doit désormais rendre un jugement définitif ou ordonner un nouveau procès.
Lire aussi: Djihadistes français condamnés à mort - Nicole Belloubet: la France négociera "au cas par cas"
La ministre de la Justice Nicole Belloubet a prévenu en janvier dernier que la France allait négocier avec les autorités kurdes syriennes et l'Irak, "au cas par cas", si des djihadistes français étaient condamnés à mort. Son principal souci étant le respect des règles d'un procès équitable. Plusieurs avocats de ressortissants français détenus dans la zone irako-syrienne, pour leurs liens avec Daech, ont demandé à l'Etat français de prendre position sur leur sort.
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