Israël : arrestation d'un leader extrémiste juif
Il s'agit de la première arrestation depuis l'incendie criminel qui a coûté, vendredi 31 juillet, la vie à un bébé palestinien en Cisjordanie. Meïr Ettinger a été arrêté lundi 3 août "pour des crimes nationalistes", a affirmé une porte-parole de la police sans préciser s'il était soupçonné d'être directement impliqué dans l'incendie de vendredi ou s'il était inquiété pour sa participation à d'autres violences racistes.
Cet homme d'une vingtaine d'années est présenté par la presse israélienne comme le leader d'un groupuscule extrémiste responsable de l'incendie le 18 juin dernier de l'église de la Multiplication des pains sur les bords du lac de Tibériade, un des hauts lieux du christianisme. Il est également le petit-fils de Meïr Kahane, un rabbin américain, fondateur de la Ligue de Défense juive et qui prônait l'expulsion des Arabes d'Israël et des Territoires de l'Autorité Palestinienne ainsi que la formation du Grand Israël.
Meïr Ettinger a démenti ces derniers jours sur son blog l'existence d'un "réseau clandestin juif extémiste". Il a toutefois justifié des attaques contre le "péché" que représente selon lui l'existence d'églises et de mosquées qualifiées de "lieux de cultes païens".
Toujours selon les médias de l'Etat hébreu, il pourrait être placé en détention administrative pendant plusieurs mois. Un mode de détention généralement appliqué aux Palestiniens soupçonnés d'être des terroristes et désormais élargi depuis dimanche 2 aux personnes juives soupçonnés d'être impliquées dans des attaques et des violences contre les Palestiniens.
Les parents et le frère du bébé décédé dans l'incendie de leur maison en Cisjordanie sont toujours entre la vie et la mort. L'Autorité palestinienne a annoncé que son ministre des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, avait déposé lundi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye un dossier sur la mort de cet enfant.
De son côté, le président israélien, Reuven Rivlin, pourtant présenté comme un représentant de la droite dure, a fait part de son indignation sur les réseaux sociaux en diffusant un message en hébreu et en arabe intitulé "plus que de la honte, je ressens de la douleur". Un message de paix qui lui a valu des menaces sur ces mêmes réseaux sociaux.
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