Italie : Salvini ne réussit pas à faire tomber son propre gouvernement
Le Sénat italien a décidé mardi 13 de reporter à la semaine prochaine le débat sur la motion de censure déposée contre le gouvernement de Giuseppe Conte par la Ligue. Matteo Salvini perd une occasion d'organiser au plus vite des élections anticipées comme il le veut.
Matteo Salvini n'a pas tout à fait réussi son coup de poker. Le Sénat italien, convoqué au grand complet ce mardi 13, a décidé de la date pour l’examen d’une motion de censure déposée par la Ligue (extrême droite) pour faire tomber le gouvernement de Giuseppe Conte: ce sera le 20 août. Soit plus tard que ce qu'avait prévu l'actuel ministre de l'Intérieur transalpin.
Si le leader de la Ligue pouvait compter sur le soutien de Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi et des néofascistes de Fratelli d'Italia pour espérer faire tomber le gouvernement de Conte, il s'est heurté à un front composer de ses anciens alliés du Mouvement 5 Etoiles (M5S) qui avait fait cause commune avec le Parti démocrate (PD° de Matteo Renzi.
Lire aussi – Italie: les héritiers du fascisme Fratelli d'Italia pourraient gouverner avec Salvini
Le chef de file du M5S, Luigi Di Maio, a accusé son ex-partenaire de gouvernement d’avoir, en faisant éclater la coalition Ligue-M5S le 8 août, donné un "coup de poignard dans le dos au pays". "Les Italiens le feront payer à la Ligue", a-t-il assuré, même si le parti de Mateo Salvini est crédité de 36 à 38% des intentions de vote, quasiment 20 points de plus qu’aux élections législatives de mars 2018. Le M5S a perdu quasiment le même nombre de points entre ces deux élections à en croire les sondages.
L'hypothèse de la création d'un gouvernement de courte durée formé autour du M5S et du PD avec d'autres formations plus petites reste envisageable. Composé de techniciens, il aura la lourde tâche de faire adopter le budget pour 2020.
Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur avait brutalement rompu son mariage avec le M5S, l’accusant de faire obstruction à tous ses projets, sur les baisses d’impôts ou les grands chantiers d’infrastructures.
La crise au sein de la coalition a été déclenchée par le dernier vote de la session parlementaire sur la ligne de train devant relier Lyon à Turin, mercredi. Le M5S s'est retrouvé à voter tout seul une motion contre cette liaison franco-italienne à grande vitesse, tandis que la Ligue apportait son soutien à deux motions de l'opposition en faveur du projet.
Voir:
Italie: Salvini réclame des élections anticipées et rompt la coalition gouvernementale
Européennes: Salvini lance un appel pour une alliance des souverainistes
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.