La Turquie déchirée au lendemain de l'attentat d'Ankara

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VL
Publié le 11 octobre 2015 - 12:07
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Des affrontements entre opposants au régime et policiers à Ankara après l'attentat du 10 octobre.
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Peu après l'attentat, opposants pro-kurdes et policiers s'affrontaient déjà à Ankara.
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L'attentat qui a frappé la capitale turque Ankara samedi 10 n'avait toujours pas été revendiqué ce dimanche. La piste de l'Etat islamique est bien sûr envisagée, mais le gouvernement et l'opposition s'accusent aussi mutuellement d'être responsable du drame qui a fait au moins 95 morts.

Le bilan a continué à s'alourdir toute la journée de samedi 10 après l'attentat à la bombe qui a frappé une manifestation pacifiste à Ankara, capitale de la Turquie. Le nombre officiel de victimes a été revu au soir de l'attaque à 95 morts. Un chiffre qui pourrait encore augmenter en raison des 246 personnes blessées dans l'explosion. Mais cet attentat est d'ores et déjà le plus meurtrier de l'histoire du pays.

Trois jours de deuil national ont été décrétés et les premières obsèques devraient être célébrées ce dimanche. Mais ce n'est pas l'union nationale mais la colère qui s'est ajoutée à la douleur. Peu après l'explosion, des heurts opposaient déjà militants de l'opposition et forces de police.

L'attentat n'avait toujours pas été revendiqué ce dimanche matin, alors que la Turquie se trouve dans un contexte national et international très tendu à trois semaines d'élections législatives anticipées. Soutiens et opposants au gouvernement s'accusent mutuellement des  violences, tandis que plane l'ombre d'un acte de l'organisation terroriste Etat islamique (Daech).

Le parti de gauche et pro-kurdes HDP a mis en cause le pouvoir en place, sans l'accuser toutefois d'être directement à l'origine de l'attentat. Selon une membre du parti: "l'AKP (le parti du président Recep Tayyip Erdogan, NDLR) se nourrit de l'ambiance de violence". Le vice-président de l'HDP accuse également les autorités de soutenir Daech pour mobiliser l'opinion publique derrière le gouvernement. Ankara s'est pourtant engagé militairement contre l'Etat islamique cet été, mais ses opérations visent également les rebelles kurdes, eux mêmes en lutte contre Daech.

Le gouvernement n'écarte pas la piste d'un attentat portant la signature de l'Etat islamique. Mais il suspecte aussi le mouvement d'extrême gauche DHKP-C, considéré par l'Union européenne comme une organisation terroriste. Le PKK, le groupe armé kurde indépendantiste déjà à l'origine de plusieurs attentats, est également sur la liste des suspects du gouvernement. Cela alors que de nombreux pro-kurdes étaient présents lors de la manifestation. Le HDP avait d'ailleurs appelé à s'y rendre.

Le parti a par ailleurs déclaré samedi 10 au soir que le bilan de l'attaque était déjà plus important que celui publié par les autorités, avec 128 morts.

 

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