Le pape François dénonce les "atrocités terroristes" dans sa bénédiction "urbi et orbi"
Le pape François a dénoncé vendredi les "atrocités terroristes" qui "détruisent le patrimoine des peuples" dans son message de Noël "Urbi et orbi" (à la ville et au monde), à l'issue d'une année marquée par la menace djihadiste et une vague migratoire vers les pays développés.
Comme chaque Noël, il s'est adressé depuis le palais apostolique aux dizaines de milliers de fidèles rassemblés par beau temps sur la place Saint-Pierre. Des millions de catholiques suivaient son message sur les télévisions dans le monde entier.
Dans ce troisième message de Noël de son pontificat, le chef de l'Eglise a condamné "les atroces actions terroristes sous les cieux d'Egypte, à Beyrouth, Paris, Bamako et Tunis" et dénoncé le fait que le terrorisme "n'épargne pas le patrimoine historique et culturel de peuples entiers".
Le souverain pontife a apporté son plein appui aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'efforcent d'aider au retour de la paix en Syrie et en Libye: "Que l'entente intervenue au sein des Nations unies parvienne le plus tôt possible à faire taire le vacarme des armes en Syrie. Il est aussi urgent que l'accord sur la Libye obtienne le soutien de tous" les protagonistes.
Alors que de nouvelles violences endeuillent la Cisjordanie, François a demandé aux Palestiniens et Israéliens de reprendre "un dialogue direct", rappelant que leur conflit a "de graves répercussions" sur le Moyen-Orient.
Il a lancé un nouvel appel insistant pour l'ouverture des sociétés occidentales aux migrants et réfugiés du sud, demandant d'"abondantes bénédictions pour tous ceux, qui, simples particuliers et Etats, s'emploient avec générosité à les secourir et les accueillir (...), les aidant à s'intégrer".
Jorge Bergoglio, de son nom civil, a aussi rappelé le sort des chrétiens "persécutés dans de nombreuses parties du monde à cause de leur" foi, qui "sont nos martyrs d'aujourd'hui". Les conflits et tensions en Irak, an Yemen, en République démocratique du Congo, au Burundi, au Sud-Soudan, et les efforts de paix en Ukraine et en Colombie, ont été aussi mentionnés dans le message.
Il s'est conclu par une bénédiction solennelle et par l'octroi d'une "indulgence" pour le pardon des péchés. Ce message est toujours l'occasion pour les papes de dénoncer année après année des situations de conflit et d'injustice de particulière intensité.
Dans la seule journée de jeudi, 370 migrants cherchant à rejoindre l'Italie ont encore été secourus au large de la Libye, mais 18 autres ont été retrouvés morts au large de la Turquie. De nombreuses violences et la peur des attentats marquent cette fin d'année de la France à la Libye, en passant par la Syrie à la Cisjordanie.
A Paris, où des attentats revendiqués par le groupe Etat islamique ont fait 130 morts le mois dernier, la sécurité a été renforcée à l'entrée des églises. Autour du Vatican, la veille de Noël, les fidèles étaient aussi plus clairsemés, la peur d'hypothétiques actions de Daech ayant entraîné de nombreuses annulations de voyages.
Les patrons de restaurants se plaignaient d'une saison particulièrement creuse, en dépit du "jubilé de la miséricorde" ouvert le 8 décembre. Soldats, gendarmes et policiers étaient déployés en grand nombre.
Dans son homélie de la messe de minuit dans une basilique Saint-Pierre, François avait exhorté jeudi soir les 1,2 milliard de catholiques à chercher le "sens de la justice" et "la sobriété".
"Dans un monde qui est trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché, il faut cultiver un fort sens de la justice. Dans une société souvent éprise de consommation et de plaisir, d'abondance et de luxe, d'apparence et de narcissisme, Dieu nous appelle à un comportement sobre", a lancé le pape argentin.
En novembre, le pape avait dénoncé un monde qui "n'a pas pris la voie de la paix". "Il va y avoir des lumières, des fêtes, des arbres illuminés et aussi des crèches... Tout est feint!", avait-il dit, dénonçant souvent "une troisième guerre mondiale par morceaux".
"Partout il y a la guerre (...) Et que reste-t-il ? Des ruines, des milliers d'enfants sans éducation, tant d'innocents morts, tant ! Et tant d'argent dans les poches des trafiquants d'armes", avait-il insisté en lançant un "Maudits !" aux fabricants d'armes.
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