Le Parlement grec adopte l'accord européen dans un climat tendu
Tant ben que mal, et malgré la pression de son propre parti Syriza et de la rue grecque, Alexis Tsipras a réussi à faire voter l'accord sur un troisième plan d'aide européenne à la Grèce par son Parlement ce jeudi. Mais le Premier ministre grec a eu besoin de l'opposition pour atteindre le compte.
Le vote de jeudi, intervenu environ une heure après la limite de minuit requise par les créanciers, est la première étape d'un parcours du combattant fixé à Athènes, afin de lui permettre d'espérer un troisième plan d'aide d'au moins 80 milliards d'euros sur trois ans en contrepartie de réforme.
En tout, 229 députés ont validé le texte, 6 se sont abstenus et 64, dont la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, ont voté contre ces mesures, notamment des hausses de TVA et une réforme des retraites. Ce sont 32 députés de Syriza, membres du parti de gauche radicale d'Alexis Tsipras, qui ont voté contre ce texte.
Alexis Tsipras n'a pas caché en venant défendre le texte qu'il ne "croyait pas à ces mesures qui n'allaient pas bénéficier à l'économie grecque", estimant cependant que l'accord prévu est meilleur que celui que les Grecs ont rejeté le 5 juillet à plus de 61% lors d'un référendum. Notamment en raison de son échelonnement sur 3 ans alors que le précédent s'étendait sur 5 mois.
Le débat a commencé vers 21h heure locale mercredi dans un climat très tendu, alors que se déroulaient à l'extérieur des échauffourées entre plusieurs dizaines de jeunes gens casqués et masqués et la police anti-émeute grecque.
Jets d'engins incendiaires, destruction de mobilier urbain, de vitrines, ont fait se disperser une manifestation d'environ 12.000 personnes opposées aux réformes, à la suite d'une journée marquée par la première grève de fonctionnaires depuis l'arrivée de Syriza au pouvoir.
Le texte, déjà adopté par le Parlement français, doit encore être ratifié en Finlande et en Allemagne notamment, deux pays représentant la ligne la plus dure face à Athènes.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.