Migrants de Calais : des policiers britanniques seront déployés en renfort
Alors que l'agence de coopération opérationnelle Frontex a fait part mercredi 19 une d'un nombre record d'arrivées de migrants au sein de l'Union européenne au mois de juillet, Bernard Cazeneuve vient d'annoncer l'envoi à venir de policiers britanniques à Calais afin d'aider les autorités françaises à lutter contre "les organisations criminelles qui tentent de faire passer illégalement" des migrants entre la France et la Grande-Bretagne. Le ministre de l'Intérieur doit rencontre son homologue britannique Theresa May ce jeudi afin d'officialiser un accord en ce sens.
Ces policiers, dont le nombre n'a pas été précisé, travailleront dans un nouveau centre de commande et de contrôle à Calais, en compagnie des forces de l'ordre françaises. Ce dernier, qui aura pour but de trouver et démanteler "les membres du crime organisé qui tentent de faire passer en contrebande des migrants", sera sous la responsabilité d'un officier britannique et d'un autre, français. Cette équipe bi-nationale interviendra en complément d'une autre équipe franco-britannique, qui travaille déjà en commun depuis plusieurs années à Folkestone, du côté anglais de la frontière.
En plus de cette annonce, Bernard Cazeneuve et Theresay May doivent confirmer ce qu'ils avaient déjà annoncé le mois dernier. Ainsi, davantage de policiers français devraient être mobilisés dans la région de Calais tandis que le Royaume-Uni devrait financer des barrières de sécurité, des caméras de surveillance et du personnel de sécurité supplémentaires dans le périmètre du tunnel sous la Manche.
Concernant ce dernier, Eurotunnel, la société gestionnaire, qui a dénombré plusieurs milliers de tentatives d'intrusions au cours de l'été, devrait recevoir un "soutien" non précisé afin de déployer des agents de sécurité sur le site. Enfin, l'accord devrait également comprendre des mesures "renforçant le dispositif humanitaire développé sur place avec les associations et les élus locaux, en particulier pour la protection" des "plus vulnérables".
Car, d'après le Haut commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HRC), quelque 3.000 réfugiés et migrants vivent aujourd'hui "dans des conditions déplorables" à Calais et dans le Pas-de-Calais. Début août, Vincent Cochetel, responsable de la division Europe du HRC, avait d'ailleurs déjà appelé la France à présenter un plan d'urgence global, avec les moyens mobilisés lors de catastrophes naturelles.
"Personne ne prend les mesures adéquates pour mettre fin à cette situation", avait-il déploré, demandant notamment à la France d'utiliser des casernes inoccupées pour loger les réfugiés. Il avait également prié les autorités françaises d'accélérer le processus des demandes d'asile dans le pays. Car, dans l'Hexagone, il faut sept semaines avant de pouvoir enregistrer ces demandes quand cette opération est réalisée le jour même dans de nombreux autres pays européens.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.