Pauvreté des enfants : la France rend des comptes devant l'ONU
L'heure était aux explications. La France a défendu pendant deux jours à Genève, devant l'un des comités de l'ONU, sa politique de lutte contre la pauvreté des enfants, soulignant aussi que la situation est en partie due au "chômage élevé".
Comme tous les pays membres des Nations unies, la France est régulièrement appelée à devoir s'expliquer devant des experts de l'ONU sur ses politiques en matière de droits de l'enfant. "Bien sûr, il y a trop d'enfants en France qui vivent sous le seuil de pauvreté", a expliqué vendredi 8 à l'AFP la secrétaire d'Etat chargée de l'enfance Laurence Rossignol. Elle a été interrogée durant les deux jours d'audition mercredi 13 et ce jeudi par le Comité des droits de l'enfant de l'ONU, en particulier sur le "nombre croissant d'enfants et de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté".
En France, près d'un enfant sur cinq est dans une famille vivant en dessous du seuil de pauvreté, selon les statistiques des autorités et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). "Mais cette situation n'est pas le fruit d'un désengagement des politiques publiques, d'un renoncement sur l'éducation (...) Elle est malheureusement une des conséquences d'un chômage élevé, et aussi d'un pays qui accueille de nombreux migrants (...) C'est aussi lié à l'augmentation des flux migratoires", a ajouté Laurence Rossignol.
Elle a rappelé que depuis 2012, le gouvernement avait fait de la lutte contre la pauvreté une "priorité", avec "une politique familiale réorientée en faveur des familles les plus modestes". La "priorité" a également été donnée à l'éducation, car il s'agit d'"un investissement d'avenir contre la pauvreté", a-t-elle ajouté, soulignant que 60.000 postes d'enseignants ont été créés depuis 2012.
Lors de la précédente audition en 2009, la France s'était alors fait tancer sur la situation des enfants touchés par la pauvreté, notamment ceux issus de l'immigration, ou victimes de "discrimination" comme les Roms et autres groupes minoritaires. Concernant les roms, Laurence Rossignol a rappelé jeudi que les enfants roms avaient "droit à l'école ou (...) aux soins". Elle a toutefois ajouté que la France travaillait pour améliorer leurs conditions de logement et de vie afin de favoriser la scolarisation de ces enfants.
"Nous avons une situation terrible car les camps de Roms, (...) on ne peut pas s'en accommoder, et les démantèlements rendent plus difficile la scolarisation des enfants. Pour autant on ne peut pas considérer que les bidonvilles sont des cadres de vie normale", a-t-elle affirmé. Le Comité publiera ses observations et recommandations début février.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.