Présidentielle au Gabon : le dépouillement est en cours, les deux camps confiants dans leur victoire

Le scrutin à un tour de l'élection présidentielle au Gabon le samedi 27 août s'est finalement passé sans heurts notables. Mais le dépouillement est la phase à hauts risques avec des suspicions de fraudes, et des risques de violence.

Le vote est passé, place au décompte. Au Gabon, 628.000 électeurs étaient appelés aux urnes ce samedi 28 août pour désigner le futur président du pays, pour un mandat de sept ans. Question majeure du scrutin: la dynastie Bongo va-t-elle s’achever? Ali Bongo est en effet le président sortant, et a accédé au pouvoir en 2009, faisant suite à son père qui lui présidait à la destinée du Gabon depuis 1967. Le pays n’a d’ailleurs connu que trois présidents depuis l’indépendance en 1961. Unique outsider réel (l’élection compte dix candidats), Jean Ping espère enfin faire tomber le clan Bongo, dont il a pourtant déjà été le ministre.

S’ouvre maintenant la période de dépouillement, celle de tous les dangers, après une journée d de vote relativement calme. D’autant que le scrutin va au plus simple: il ne comprote qu’un seul tour et c’est le candidat qui arrive en tête qui sera élu président, sans deuxième tour.

Et les soutiens des deux candidats principaux annoncent déjà la victoire probable de leur chamlpion: "Nous sommes en mesure d'affirmer que notre candidat, Ali Bongo Ondimba, emportera la victoire (...) Nous sommes déjà en route pour un second mandat", a déclaré vers 23h15 (22h15 GMT) son porte-parole Alain-Claude Bilie-By-Nze, reconnaissant "qu'aucun chiffre ne peut et ne doit être avancé à ce stade". "Sur 20% des suffrages que nous avons enregistrés, Ali Bongo Ondimba a moins de 40% et Jean Ping, plus de 57%", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'opposant, Jean-Gaspard Ntoutoume.

Les premières accusations de fraude commencent également à émerger, dans les deux camps, malgré la présence d’observateurs européens et africains chargés de garantir la bonne tenue du scrutin. Restera enfin à contrôler les mouvements populaires lorsque seront annoncés les résultats définitifs pour lequel aucune heure précise n’a été communiquée. "Des violences se préparent dans certains quartiers de Libreville et à Port-Gentil. Nous avons déjà identifié les leaders", avait confié mercredi à l'AFP une source gouvernementale, faisant craindre une flambée de violence dans le pays.

Le Gabon a longtemps été un pays jouissant d’un niveau de richesse nettement supérieur à la moyenne des pays d’Afrique de l’Ouest. Cependant, avec son économie reposant largement sur ses matières premières forestières et minières, il encaisse de plein fouet la chute mondiale des cours. Un tiers des deux millions d’habitants vivent maintenant sous le seuil de pauvreté.