Les Chinois soignent, les USA sont stratèges, la France lit la « mauvaise revue » et l’UE joue « mal » au casino. Et les Americains votent

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 04 novembre 2020 - 09:23
Image
Nouvelle bombe dans la guerre des mots
Crédits
France Soir
Quand les Chinois soignent, quand les USA jouent leur enjeu stratégiques, la France lit la « mauvaise revue », les ministres se protègent et l’UE joue « mal » au casino.
France Soir

ANALYSE : Quand les Chinois soignent, quand les Etats-Unis jouent leur enjeu stratégique,  la France lit la « mauvaise revue », les ministres se protègent et l’UE joue « mal » au casino.

En mai fait ce qu’il te plait

Le 18 mai, les Chinois sont contents car un médecin indien basé à Shanghai déclare que la Chine est proche de gagner la bataille contre la Covid-19. Une combinaison d’hydroxychloroquine, de l’antibiotique azithromycine et de zinc a permis de sauver des patients infectés par le coronavirus, la bithérapie utilisée par le professeur Raoult à l’IHU et le docteur Zelenko aux Etats-Unis. SHANGHAI le 18 mai : 

PARIS 23-27 mai 

Pendant ce temps, le ministre de la Santé Olivier Véran demande une révision des règles de prescription de l’hydroxychloroquine et saisit le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) après la publication d’une nouvelle étude qui pointe du doigt l’inefficacité du traitement.  Dans son communiqué de presse, le HCSP indique avoir révisé sa recommandation portant sur la prescription dérogatoire hospitalière d’hydroxychloroquine au motif qu’il existe une toxicité cardiaque, particulièrement en association avec l’azithromycine.

 

Etats-Unis 5 juin  

Trois des auteurs de l’étude du Lancet sur l’hydroxychloroquine se rétractent et mettent en cause la société Surgisphere ayant collecté les données, accusée de leur refuser l’accès. Cette étude fut à l’origine d’un changement éphémère de politique de l’Organisation Mondiale de la santé.

La réalité est sévère, mais aujourd’hui apparente.

Pendant que les Chinois soignaient, en prophylaxie avec de l’hydroxychloroquine (HCQ), de l’azithromycine (AZM) et du zinc (ZN) et en phase sévère (anti-cytokines, corticostéroïdes), le Ministère de la Santé Olivier Véran lisait The Lancet, « la mauvaise revue » et s’empressait par le biais d’un tweet de saisir le Haut Conseil de la Santé Publique.

L’argument récurrent du ministre de la Santé « il n’y a pas d’étude qui démontre clairement l’efficacité de HCQ » est ridicule et coupable. C’est se mettre des œillères et ne regarder qu’une partie des évidences qui existent.

Comme décrit ici, les Chinois ont toujours avancé sur le meilleur traitement prophylactique (chloroquine puis hydroxychloroquine, puis la bithérapie hydroxychloroquine et azithromycine, puis la trithérapie HCQ + AZM + Zn )

 

Et les Etats-Unis ont fait de même, le Dr Fauci n’a-t-il pas déclaré en mars 2020 : 

«  en tant que scientifique, d’un point de vue purement scientifique,  nous ne pouvions pas dire « ça marche », mais en tant que médecin, pour sûr je prescris l’HCQ ».

Le Docteur Fauci sait que la combinaison la bithérapie (hydroxychloroquine + azithromycine) fonctionne. Il le sait d’autant mieux que, dès mars, c’est confirmé par le laboratoire Pfizer «  HCQ + AZM, on maitrise » et aussi par Glaxo et une l’université du Minnesota «  la formule HCQ + AZM du Dr Raoult fonctionne car par retro-engineering nous avons prouvé que la combinaison permet d’utiliser une dose d’hydroxychloroquine bien plus faible que la chloroquine seule »

Le Dr Fauci connait aussi les résultats du Dr Vladimir Zelenko de New York avec la trithérapie qui a rajouté du Zinc à la bithérapie proposée par le professeur Raoult (HCQ + AZM + Zn), puisque le directeur de la FDA (Federal Drug Administration) est intervenu au soutien du Dr Valdimir Zelenko.

Cependant, le Dr Fauci sait aussi que les Chinois travaillent sur un vaccin en « mode accéléré ».  La seule chance pour les Etats-Unis d’être dans la course est de promouvoir tous les développements « vaccins » des laboratoires américains. Ceci est fait au travers :  

  • des aides (en milliards de dollars),
  • des précommandes qui se chiffrent à plus de 10 milliards de dollars à ce jour
  • et en faisant passer tous les essais américains avec autorisation de mise sur le marché en mode accéléré (c’est-à-dire en raccourcissant au-delà du raisonnable la phase 3 des tests).

 

Aux Etats-Unis, cette autorisation en mode accéléré est assujettie à la condition qu’il n’existe pas de thérapie existante avec « une efficacité équivalente ». Or le vaccin tombe dans la catégorie des traitements prophylactiques.  Les Etats-Unis devaient donc éliminer au préalable et rapidement toute solution prophylactique, parmi lesquelles le Dr Fauci et les Grands Labos (Big Pharma) savaient que la bithérapie (HCQ + ATM) était de loin, historiquement et plus encore sur la Covid-19, le « seul concurrent ».

Dr Fauci et FDA procèdent donc par phases et annulent donc l’autorisation d’usage de l’HCQ en mode compassionnel. Malgré cela, le directeur de la FDA a déclaré dans la presse « les médecins peuvent continuer à le prescrire, mais c’est chaque Etat qui décide ».

En même temps, les Etats-Unis affirment publiquement qu’ils préparent toutes les autorisations de développement accéléré des vaccins, le Dr Fauci affirmant même qu’une efficacité de 50% du vaccin serait déjà acceptable !

Les Etats-Unis en mode pragmatique, sont connus pour « ne pas s'embarrasser de faux-fuyants » pour arriver à leurs fins. Le Dr Slaoui, nommé en avril avec tout pouvoir pour « décider des aides et soutiens de l’Etat (plus de 10 milliards de dollars à ce jour) à un fabricant de vaccin. Or ce dernier a été au conseil d’administration de la société Moderna Therapeutics avec 12.4M$ d’actions et possède aussi, entre autres, des actions Glaxo (240 000 en 2017). Afin d’éviter d’avoir à révéler légalement d’autres potentiels conflits d’intérêts, le Dr Slaoui travaille pour un dollar symbolique par an.

Cependant, l’enjeu stratégique est tel que « les Etats-Unis adaptent les règles ». Ainsi, bien que ce soit la FDA qui ait le droit final d’approuver ou pas un vaccin, la réalité découverte récemment est que le Dr Fauci est toujours « le maître ».

En conséquence, chaque Grand labo (BigPharma) adapte aussi sa stratégie aux règles. Par exemple, afin d’éviter le « contrôle » du Dr Fauci, Pfizer a refusé toute aide fédérale, et sa demande de vaccin sera directement étudiée par la FDA. 

Tout cela n’a pas empêché l’Etat Américain de réserver des vaccins de l’allemand BionTech avec qui le laboratoire Pfizer est associé.  Le patient parait bien loin de ces considérations politiques et stratégiques.

Le Dr Fauci jouait un double jeu stratégique : « courir après le vaccin » et imposer la « règle d’or du test randomisé sur tout prophylactique ». Mais cela semble lui revenir dramatiquement « en boomerang ».

Le Dr Fauci, selpn la même stratégie, comme en France pour certains « vétérans » du VIH, avait refusé un traitement efficace contre le virus du sida.  Certains médecins aux Etats-Unis le lui rappellent aujourd’hui : « Dr Fauci ne repartez pas dans un bis repetita mortel »

 

Pendant ce temps-là en Europe

En Italie, les médecins confirment qu’ils utiliseront l’hydroxychloroquine comme ils l’ont fait lors de la première vague, autorisation ou pas.

De leur côté, les Allemands travaillent en partenariat avec le Dr Zelenko et cosignent l’étude confirmant l’efficacité de la trithérapie HCA, ATN, Zn. Et les médecins belges élaborent conjointement avec l’hôpital de Shanghai une étude sur l’efficacité prophylactique de la même trithérapie.

 

Pourquoi en serait-il autrement en France ?

En France les conflits d’intérêts, même modestes, sont niés par les bénéficiaires. Et surtout, la France n’a pas les ressources pour jouer un rôle quelconque mondial, sanitaire, médical, produits, recherche etc. Et encore moins son ministère de la Santé.

En France, le proverbe chinois suivant « (les gens de peu) ont de grandes ambitions et de bien petits projets » résume bien la situation. On se rend compte aujourd’hui que dans la bataille commerciale Etats-Unis, Chine et Russie, le Remdesivir (médicament mis en avant par les chercheurs français sans preuve de bénéfices patients) du laboratoire Gilead était juste un « simple pion ».  Que dire alors du Lopinavir, qui a très vite disparu...

« Que reste-t-il de l’expertise du Comité Scientifique ? » dont les politiques « surabusent », probablement pour se protéger.  Les auditions de l’ancien Premier ministre, de l'ancienne ministre de la Santé, et de son successeur actuel, en témoignent.

Car rappelons-le, même la France en avril, alors que Discovery avait été lancé e, fanfare, initialement sans le traitement à l’hydroxychloroquine mais avec le remdesivir pour éviter la perte de chance pour les patients (déclaration du Pr Lina au Sénat), l’IHU de Bordeaux, dont l’équipe était qui plus est dirigée par le Dr Denis Malvy, membre du Conseil Scientifique, voulait faire des essais en prophylactique de quelques antiviraux, dont on comprend que la bithérapie (HCQ + AZM) est dans leur esprit la meilleure combinaison - puisque les autres sont traités par Discovery.

C’est dire que même au sein du Conseil scientifique , il avait probablement été compris et admis que l’ajout de l’hydroxychloroquine dans l’étude Discovery, demandé par le président Macron,  était conçu pour « éliminer HCQ » mais qu’il fallait absolument tester la bithérapie HCQ + AZM en phase précoce.

Le même médecin et membre du conseil Scientifique disait d'ailleurs en mars : «  il faut absolument travailler avec les médecins généralistes pour traiter les patients en ambulatoire en traitement et dépistage précoce sinon l’hôpital va exploser et nous ne serons pas crédibles »

On croit rêver, à la lumière de l’évidence que les membres sérieux, non liés par des conflits d’intérêts du Conseil scientifique et qui travaillent sur le terrain  - quand on voit l’hôpital derrière, le docteur Malvy, cela ne peut qu’inspirer le respect - avaient immédiatement identifié :

  • le problème clé : les ressources intensives insuffisantes de l’hôpital
  • et la solution : donner le droit de prescrire aux médecins en amont.

Monsieur Véran lirait-il très peu, sauf en mai (The Lancet), et écouterait-il toujours les mauvais conseillers ?

En prenant en considération, le taux de décès en EHPAD et à-domicile-médicalisé et des comorbidités sévères, il devient légitime de se poser la question :

Le ministre de la Santé a-t-il été aussi naïf de crédulité devant le Conseil scientifique et quelques experts et conseillers, ou assez arrogant pour (tenter de) jouer le même jeu que le Dr Fauci, à savoir tout miser sur un vaccin de l’Union européenne, pour ne pas dire français ?

Car signer « un décret  pour autoriser le Ritrovil, et en même temps signer un décret pour interdire l’hydroxychloroquine», « il faut oser » c’est pire qu’une erreur de décision, et même pire qu’une faute médicale et même pénale, c’est « prendre les patients pour des simples chiffres (politiciens) »

Le déroulé européen est intéressant.  Le 8 octobre 2020, Bruxelles signe pour l’achat de 500 000 doses de remdesivir, la Commission européenne a signé un contrat avec Gilead pour permettre à 36 pays d’acheter un demi-million de doses de remdesivir.  Pour apprendre le 15 octobre que le remdesivir a « peu ou pas d’effet » sur la mortalité.

L’UE va-t-elle faire face aux mêmes « problèmes » avec les vaccins ?
Sachant qu’elle a pré-acheté des vaccins de quelques acteurs Big Pharma : 300 millions de doses réservées par l’Union européenne à AstraZenaca et 225 millions de doses du potentiel vaccin contre le Covid-19 de l’Allemand CureVac, quatrième accord de ce type trouvé par l’UE avec des laboratoires...

Or les deux laboratoires pharmaceutiques qui ont eu à ce jour un problème avec leur vaccin sont AstraZeneca et Johnson et Johnson. Quand ça ne veut pas...

C’est stratégique ou effet de la mondialisisation, sur fond de position historique.  Quand on s’intéresse à la géopolitique, il n’y a rien de nouveau dans le rôle des nations : les Chinois soignent leurs patients, les Etats-Unis sortent le grand « jeu » de leur prédominance sur les vaccins,  les ministres français « gèrent leur risque pénal personnel »

Et le président Macron le sait .. c’est lui qui le dit ! 

 

Et depuis

La France est reconfinée pour éviter 400 000 décès supplémentaires nous dit le président Macron, principalement afin d’éviter la tension à l’hôpital dans les services de réanimations sans que l’on écoute les propositions, du collectif de soignants « Santé en Danger », portées par le médecin réanimateur expert Arnaud Chiche. De plus les chiffres sont contestés et ne viennent pas confirmer l’utilité du couvre-feu.

Le professeur Raoult décide d’attaquer le directeur de l’Agence nationale de sécurité et du médicament (ANSM) au pénal pour non-assistance à personne en danger et porte un recours devant le Conseil d’Etat suite au refus de l’ANSM de donner un règlement temporaire d’utilisation pour l’hydroxychloroquine comme traitement dans le cadre de la Covid-19.

Le Sénat ne vote pas la confiance au gouvernement et les maires refusent d’appliquer les décisions du gouvernement pour la fermeture des petits commerces sur fond de rupture d’égalité.  Le gouvernement français est contraint de revoir de nouveau son budget 2020 pour faire face au nouveau confinement.  Dans un sursaut de démocratie, le ministre de la Santé perd son sang-froid et se fait chahuter à l’Assemblée nationale, Christian Jacob déclare « vous avez été indigne Monsieur le ministre,…, Vous avez menti. »  Et L’extension de l’état d’urgence n’est prorogée que jusqu’au 14 décembre 2020, le temps de cette ruade parlementaire du moins.

Pendant ce temps, les Américains votent pour départager Trump et Biden dans une élection qui s'avère très serrée. Toute la nuit les médias se sont relayés pour couvrir cet évènement géopolitique important. Au cours des dernières semaines, la grande majorité des médias américains et français relayaient l’avance du démocrate Biden à qui ils promettaient l’avenir présidentiel.  Les états-clefs tombent, Trump se fait de nouveau censurer par le réseau social Twitter...

En 2016 c’est tôt le matin que les médias français commencèrent à annoncer qu’il n’y avait pas de vague bleue démocrate pour Hillary Clinton malgré les sondages en sa faveur. L’impensable était sur le point d’arriver, c’est-à-dire une victoire de DonaldTrump, contre toute attente...

En ce 4 novembre 8h23, aucune vague bleue démocrate n’est apparu. L'écart est bien plus ténu que ne l’avaient prévu les instituts de sondage.  Un remake de 2016 serait-il sur le point de se produire, démontrant par la même que le peuple américain aurait finalement pris le dessus sur les pouvoirs financiers et le contrôle ?  

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

28/12 à 10:45
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.